L’Union européenne a appelé mercredi 19 août à la libération « immédiate » des prisonniers et au « retour de l’Etat de droit » au Mali, au lendemain du coup d’Etat qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keita.
A son tour, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à la « libération immédiate et sans conditions » du président malien, et son Conseil de sécurité se réunira en urgence mercredi, à la demande du Niger et de la France.
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Emmanuel Macron a exprimé son soutien à la médiation tentée par les pays voisins. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a dénoncé ce qu’elle qualifie de « putsch » et a fermé les frontières de ses autres Etats membres avec le Mali.
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« La stabilité de la région et du Mali, la lutte contre le terrorisme doivent demeurer des priorités absolues », a déclaré le président du Conseil européen, Charles Michel, soulignant « l’extrême préoccupation » de l’UE après les développements des dernières heures, à l’issue d’un sommet extraordinaire des 27 où le sujet est venu s’ajouter aux discussions.
Rappelons qye le chef de l’Etat malien Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre Boubou Cissé sont aux mains des militaires, ainsi que d’autres responsables civils et militaires arrêtés mardi.
Dans le même temps, ce matin, dans une allocution télévisée, les putschistes ont appelé à ce que cette transition conduise à des élections dans un « délai raisonnable », et annoncé la création d’un Comité national pour le salut du peuple.
Les autres organes du pouvoir dissous. Ibrahim Boubacar Keïta a précisé que sa démission entraînait également la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale. Son Premier ministre, Boubou Cissé, a également été arrêté mardi.
La conséquence d’un mouvement de colère et d’une mutinerie. Depuis plusieurs mois, une coalition d’opposants politiques, de guides religieux et de membres de la société civile réclame le départ d’IBK, accusé de mauvaise gestion et de réprimer la contestation. Mardi matin, des soldats se sont rebellés dans le camp militaire de Kati, près de Bamako, avant de fraterniser avec les manifestants réunis dans la capitale, et d’y arrêter le président et le Premier ministre, qui ont été conduits dans le camp.