Plus de la moitié de la population au Liban se trouve « prise au piège de la pauvreté », dans un contexte de crise économique aiguë, et ce avant même la gigantesque explosion meurtrière survenue le 4 août dernier à Beyrouth, s’est alarmée mercredi l’ONU.
« Selon les estimations, plus de 55% de la population du pays est désormais prise au piège de la pauvreté et lutte pour avoir accès aux besoins de première nécessité », a indiqué la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (CESAO) pour le mois de mai 2020, contre 28% selon les chiffres de 2019.
Selon la CESAO, 23% de la population se trouve dans une situation d’extrême pauvreté, contre 8% en 2019.
Le 4 août, une gigantesque déflagration au port de Beyrouth a fait au moins 181 morts, plus de 6.500 blessés et a ravagé des pans entiers de la capitale.
Ce drame s’ajoute au naufrage économique du pays, accentué par la pandémie de Covid-19. Des dizaines de milliers de Libanais ont déjà perdu leur emploi ou une partie de leurs revenus.
D’après les derniers chiffres des autorités libanaises, 45% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
La classe moyenne, qui représentait 57% de la population en 2019, n’en constitue plus que 40% en 2020, selon l’agence onusienne.
« Le vrai défi pour le Liban, c’est que ce groupe (la classe moyenne, NDLR), qui représente le gros du capital humain du pays, peut vouloir fuir la situation économique incertaine et chercher à émigrer », a ajouté la CESAO.