Le président Emmanuel Macron considère que son homologue turc Recep Tayyip Erdogan mène « une politique expansionniste qui mêle nationalisme et islamisme, qui n’est pas compatible avec les intérêts européens » et qui est « facteur de déstabilisation », dans un entretien paru jeudi.
« L’Europe doit voir les choses en face et s’assumer », a-t-il dit au magazine Paris Match.
« Je ne suis pas pour l’escalade. Mais, symétriquement, je ne crois pas dans une diplomatie impuissante. On a envoyé le signal que la solidarité européenne avait un sens », a ajouté le chef de l’État français.
Le président Erdogan a qualifié mercredi de « piraterie » les activités des pays opposés à la Turquie en Méditerranée, où les recherches d’hydrocarbures unilatéralement effectuées par Ankara ont provoqué de vives tensions, notamment avec la Grèce.
La France avait annoncé la semaine dernière avoir dépêché en Méditerranée orientale deux bâtiments de guerre et deux avions pour « soutenir » Athènes.
« La France est une puissance méditerranéenne », relève M. Macron, affirmant ne pas avoir « un rapport univoque avec la Turquie ».
« Je suis un des rares dirigeants européens à avoir reçu Erdogan ces dernières années, à Paris, en janvier 2018. Beaucoup me l’ont reproché », a-t-il indiqué.
« C’est sans doute un des dirigeants avec lequel j’ai passé le plus de temps en conversation. Je suis moi-même allé le revoir en septembre 2018 à Istanbul et j’ai pris l’initiative d’un sommet conjoint entre la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni avec la Turquie, à Londres, en décembre 2019 », a conclu le dirigeant français.