Des représentants de l’ONU ont pu rencontrer jeudi le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et les autres personnalités arrêtées par la junte au pouvoir au Mali, qui a affirmé en détenir encore 17 après la libération du ministre de l’Economie et d’un proche du président.
Ce geste des militaires, qui assurent vouloir organiser une transition politique de courte durée, intervient alors que l’opposition appelle à de grands rassemblements dans l’après-midi à Bamako pour « fêter la victoire du peuple malien », trois jours après la chute du président Keïta, au pouvoir depuis 2013.
Lors de leur coup d’Etat mardi, les militaires ont arrêté le président Keïta, dit « IBK », qui a ensuite annoncé sa démission dans la nuit, et son Premier ministre Boubou Cissé, qu’ils ont emmenés dans le camp militaire de Kati, dans la banlieue de Bamako, devenu le centre du nouveau pouvoir.
« Nous avons autorisé une mission des droits de l’homme de l’ONU au Mali à rendre visite à tous les 19 prisonniers de Kati, y compris l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta et l’ancien Premier ministre Boubou Cissé », a déclaré à l’AFP un responsable de la junte s’exprimant sous couvert d’anonymat.
D’autres personnalités ont également été arrêtées, dont le ministre de la Défense et celui de la Sécurité, les généraux Ibrahima Dahirou Dembélé et M’Bemba Moussa Keïta, le président de l’Assemblée nationale Moussa Timbiné et le chef d’état-major de l’armée, le général Abdoulaye Coulibaly.
« Nous avons libéré deux prisonniers, l’ancien ministre des Finances et de l’Economie Abdoulaye Daffé et Sabane Mahalmoudou », le secrétaire particulier du président, a affirmé le responsable de la junte.
« Deux prisonniers ont été libérés. Il en reste 17 à Kati. C’est la preuve que nous respectons les droits de l’homme », a-t-il poursuivi.
Abdoulaye Daffé est considéré comme étant proche du chérif de Nioro, le mentor de la figure de proue de la contestation qui réclamait depuis juin la démission du président Keïta, l’imam Mahmoud Dicko.