Erevan a condamné la Turquie pour ses approches « déstabilisantes et destructrices »

Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a évoqué les « approches déstabilisantes et destructrices » de la Turquie alors qu’il présidait vendredi une session ordinaire du Conseil de sécurité du pays à Erevan.

Dans ses remarques liminaires, M. Pashinyan a évoqué l’escalade meurtrière du mois dernier à la frontière arméno-azerbaïdjanaise, soulignant que « les batailles victorieuses de juillet sont venues démontrer qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit du Haut-Karabagh ».

« Je considère qu’il est important de déclarer que l’Arménie poursuit sa position constructive sur la question du Haut-Karabagh. Notre position est que le conflit doit être réglé par des pourparlers pacifiques », a souligné le premier ministre.

Dans le même temps, le dirigeant arménien a critiqué la Turquie qui, lors des escarmouches à la frontière en juillet, a exprimé son soutien sans équivoque à l’Azerbaïdjan.

Il a rappelé que l’un des facteurs spécifiés dans la nouvelle stratégie de sécurité nationale de l’Arménie récemment adoptée est « la politique non constructive de la Turquie dans notre région et dans le monde en général ».

« Je pense que les approches déstabilisantes et destructrices de la Turquie suscitent de vives inquiétudes chez nos partenaires du Moyen-Orient, de la région eurasienne et de la région européenne. Il s’agit d’un ordre du jour qui a déjà été élaboré, et notre action future devrait faire l’objet de discussions de fond au Conseil de sécurité, au gouvernement, au ministère des Affaires étrangères, et la session d’aujourd’hui abordera cette question parmi d’autres points à l’ordre du jour », a annoncé Pashinyan.

« Le bilan le plus important que nous ayons à faire est que la République d’Arménie est en mesure de relever les nouveaux défis en matière de sécurité. Dans le même temps, nous devons nous fixer la tâche d’améliorer l’environnement sécuritaire du pays chaque semaine, chaque mois et chaque année », a conclu le Premier ministre arménien.

Des responsables en Arménie et en Turquie – les deux voisins sans relations diplomatiques et avec une frontière fermée – ont échangé des déclarations accusatoires sur un certain nombre d’affaires régionales au cours des deux dernières semaines.

La querelle la plus récente concernait les efforts d’Ankara pour la recherche de gaz naturel et de pétrole en mer Égée et en Méditerranée orientale que la Grèce et Chypre considèrent comme illégale et hostile.

Auparavant, des diplomates en Arménie et en Turquie avaient échangé des remarques acrimonieuses lors du centenaire du traité de Sèvres, un document signé après la Première Guerre mondiale et qui est perçu différemment par les deux pays.