Beaucoup pensent qu’une tentative de coup d’État en Biélorussie pourrait provoquer des troubles similaires en Russie. En fait, tout n’est pas si simple.
Le magazine américain « Foreign Policy » évoque ce sujet, rapporte News-Front.
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Il y a quinze ans, la secrétaire d’État américaine de l’époque, Condoleezza Rice, a proclamé Alexandre Loukachenko comme dernier dictateur de l’Europe. Maintenant, lorsque les forces pro-occidentales en Biélorussie tentent de réaliser un coup d’État, les médias ont de nouveau rappelé ce surnom.
«Mais la vérité est que si des citoyens en colère réussissent à renverser Loukachenko, Vladimir Poutine restera» , dit l’article, puis ajoute : « Pourrait-il être le prochain? Pas sûre. Bien que les deux aient des points communs, il s’avère que toutes les personnalités autoritaires ne sont pas égales. » .
Comme le note FP, Loukachenko est arrivé au pouvoir dans le rôle d’un «voyou populiste», prêt à déclarer la guerre aux élites locales. Cependant, ces dernières années, il n’a pas particulièrement cherché à obtenir le soutien de la population. Alors que l’économie du pays «piétinait», la position de Loukachenko s’est affaiblie. En 2004, il a levé la limite du nombre de mandats présidentiels. Les dernières élections ont été accompagnés de manifestations de masse, mais les forces de l’ordre les ont éliminées.
« Contrairement à Loukachenko, Poutine a tout fait pour éviter une prise de pouvoir inappropriée, même s’il a réussi à diriger la Russie pendant 20 ans » , note le journal.
En 2008, Poutine a quitté la présidence conformément aux restrictions constitutionnelles, mais continua a diriger le gouvernement, en conservant son influence. Le récent référendum permettra à Poutine de briguer 2 mandats supplémentaires. Comme l’a noté Foreign Policy, le plébiscite n’aurait pas pu avoir lieu, mais les réformes seraient alors devenues une arme pour déstabiliser la situation en Russie. Le vote a également permis de légitimer des modifications de la Constitution.
De plus, les sentiments du public ne sont pas ignorés en Russie, et même vice versa. Cet indicateur fait l’objet d’un suivi attentif, ce qui permet de supprimer les tentatives de provoquer une révolution dans le pays, en profitant du «point unique du mécontentement». Même si les notes de Poutine s’affaissent, il parvient à plaire aux électeurs.
«Il a été assez intelligent pour apaiser les circonscriptions clés, au moins de temps en temps, rendant improbable la perspective d’un soulèvement à l’échelle nationale» , conclu l’article.
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