Le ministère arménien de la Défense souhaite créer une nouvelle unité pour renforcer l’armée

Le Ministère arménien de la Défense a appelé à la création d’une milice nationale qui renforcerait les forces armées arméniennes en temps de guerre.

Un projet de loi rédigé par le ministère évoque la nécessité d’élargir l’implication des Arméniens dans la défense nationale, qui jusqu’à présent a principalement pris la forme d’un service militaire obligatoire effectué par des citoyens de sexe masculin et des appels de réservistes de l’armée.

En vertu du projet de loi, la nouvelle force auxiliaire serait formée sur une base territoriale à Erevan et dans les villes et villages du pays et se composerait d’unités commandées par les chefs adjoints des gouvernements locaux concernés. Elle serait subordonné au commandement de l’armée arménienne.

Un des amendements proposés à plusieurs lois arméniennes énumère les tâches à accomplir par la milice. En particulier, ces derniers devraient « affronter, neutraliser et détruire » les forces spéciales ennemies qui tentent de frapper des installations militaires et civiles essentielles « à l’intérieur du territoire du pays ». Les auxiliaires pourraient également être déployés dans les « sections menacées » des frontières de l’Arménie ou sur la « ligne de contact avec l’adversaire ».

Le projet de loi du ministère de la Défense publié mardi sur un site Web du gouvernement n’a pas encore été discuté et approuvé par le cabinet du Premier ministre Nikol Pashinyan. Le ministre de la Défense Davit Tonoyan et d’autres responsables militaires ne l’ont pas commenté publiquement jusqu’à présent.

Le projet de loi a été salué et approuvé mercredi par Sasun Mikaelian, un député influent affilié au bloc de Pachinian Mon pas et un vétéran de premier plan de la guerre de 1991 – 1994 au Haut-Karabagh.

M. Mikaelian a déclaré que l’armée arménienne avait besoin d’une telle milice de volontaires parce que « nous sommes entourés d’ennemis ». Il a également évoqué la menace accrue d’une intervention militaire directe de la Turquie dans le conflit du Karabagh aux côtés de l’Azerbaïdjan.

« La milice doit avoir au moins 100 000 membres », a commenté Mikaelian. « Il pourrait y avoir une attaque ennemie soudaine à tout moment et nous devons y être préparés. »

La force de volontaires proposée ne se substituerait pas à une éventuelle mobilisation en temps de guerre des réservistes de l’armée arménienne. L’armée a appelé des dizaines de milliers de ces réservistes au cours de ce qu’elle a qualifié d’exercices militaires « stratégiques » tenus en Arménie et au Karabagh en septembre 2019.

M. Mikaelian dirige également l’Union Yerkrapah des vétérans de la guerre du Karabagh. Un grand nombre de ses membres ainsi que des milliers d’autres volontaires arméniens ont rejoint l’armée soutenue par les Arméniens du Karabagh en avril 2016 lors d’hostilités à grande échelle qui ont failli dégénérer en une guerre arméno-azerbaïdjanaise totale.