Le président russe Vladimir Poutine a appelé jeudi tous les acteurs de la crise qui secoue le Bélarus, en proie à un mouvement de contestation inédit depuis l’élection présidentielle du 9 août, à « trouver une issue » à cette crise.
« Nous sommes convaincus que tous les participants à ce processus auront assez de bon sens, sans extrémisme, pour trouver une issue » à la crise, a déclaré le président russe dans une interview à la chaîne de télévision publique Rossiya-24.
M. Poutine a également rappelé que la crise chez son voisin était « l’affaire de la société et du peuple bélarusse », ajoutant que de son point de vue, « nous nous conduisons de façon bien plus réservée et neutre que beaucoup d’autres pays, à la fois européens et américains ». Évoquant l’aide sécuritaire qu’il a promise en Biélarussie, annoncée mi-août par son homologue Alexandre Loukachenko, le président russe a expliqué que son pays « a des obligations » envers le Biélorussie et « les remplira ».
« Alexandre Grégoriévitch (Loukachenko) m’a demandé de constituer une certaine réserve d’agents des forces de l’ordre et je l’ai fait », a-t-il déclaré.
« Mais nous avons convenu que je ne l’utiliserai pas jusqu’à ce que la situation soit hors de contrôle et que les éléments extrémistes (…) franchissent certaines barrières: qu’ils mettent le feu à des voitures, des maisons, des banques, tentent de saisir des bâtiments administratifs », a-t-il poursuivi, disant espérer « ne pas en arriver à cette nécessité ».
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, fait face à un mouvement de contestation inédit provoqué par sa réélection controversée le 9 août. Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue à travers le pays, malgré une première vague brutale de répression. M. Loukachenko, qui reste inflexible bien que confronté à bientôt trois semaines de contestation, a dénoncé jeudi une « guerre hybride », à la fois diplomatique et médiatique, piloté par ses voisins baltes et polonais.