La présence des médecins cubains fait polémique au Guatemala

Le gouvernement du Guatemala voudrait se passer des quelque 400 médecins et soignants cubains présents dans le pays pour lutter contre la pandémie due au nouveau coronavirus, jugeant leur coût excessif. Cette éventualité se heurte toutefois à une forte opposition.

La ministre de la Santé, Amelia Flores, a annoncé jeudi devant les parlementaires que le gouvernement de droite envisageait de ne pas renouveler l’accord de coopération avec Cuba, en vigueur depuis 1998 et qui vient à échéance à la fin 2020. Le coût mensuel des salaires des 441 médecins et soignants, versés directement à l’État cubain, s’élève à environ 400 000 dollars (360 000 francs suisses),  selon Amelia Flores.

«Le budget consacré à ce poste est suffisamment important pour que nous pensions à embaucher des spécialistes guatémaltèques» à leur place, a fait valoir la ministre.

L’assistance médicale cubaine a commencé fin 1998, après les dégâts catastrophiques causés par l’ouragan Mitch. Selon le consulat cubain à Guatemala, la mission cubaine a réalisé au cours des 22 dernières années 47,3 millions de consultations et pratiqué 494 000 opérations chirurgicales.

«C’est incroyable qu’au milieu d’une pandémie certains pensent à nous faire quitter le pays», s’indigne le pneumologue Ernesto Jiménez, chef de la mission médicale cubaine. «Nous avons 189 médecins en première ligne dans cette crise, nos 12 épidémiologistes s’occupent directement de l’épidémie de Covid-19 dans tout le pays», souligne-t-il. Trente membres de la mission ont été contaminés par le coronavirus et deux médecins sont dans un état grave, ajoute-t-il.

Des humanitaires et des organisations indigènes et sociales s’élèvent contre un possible départ des médecins cubains. Ceux-ci, assurent-ils, travaillent dans les zones les plus vulnérables du pays, dont 59% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Vendredi, le Guatemala comptabilisait 72’921 cas avérés et 2709 morts causés par le coronavirus.