Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a évoqué lundi l’idée d’un référendum constitutionnel pour apaiser le vaste mouvement de contestation inédit auquel il fait face, sans toutefois en préciser les modalités, le calendrier ou le contenu.
La veille, l’opposition a rassemblé dans les rues de Minsk des dizaines de milliers de ses partisans pour le troisième weekend consécutif pour dénoncer la réélection, jugée frauduleuse, du chef de l’Etat le 9 août.
Selon M. Loukachenko, cité par l’agence de presse étatique Belta, des « spécialistes » dont des juges de la Cour suprême travaillent actuellement sur une révision de la loi fondamentale qui sera ensuite soumise « au référendum ».
« Je voudrais que ces changements fassent avancer notre société. Nous insisterons sur ces changements et proposerons de tels changements à notre peuple », a déclaré M. Loukachenko lors d’une réunion de travail. Le président n’a donné aucun détail concret sur ce projet de révision constitutionnelle, qu’il avait déjà évoqué par le passé et que Moscou a qualifié de piste prometteuse pour sortir de la crise. Il a reconnu que la Biélorussie était régi par un « système quelque peu autoritaire » et évoqué une possible réforme judiciaire. Selon lui, il s’agit de s’assurer à terme que « le système fonctionne sans qu’il ne soit lié à un individu, y compris Loukachenko ». Alexandre Loukachenko, 66 ans dont 26 à la tête de l’Etat, fait face à un mouvement de contestation inédit depuis sa réélection controversée le 9 août.
Le président a jusqu’à présent refusé toute concession et dénonce un complot occidental. Un de ses conseillers a encore exclu que la réforme constitutionnelle puisse donner lieu à des négociations avec l’opposition.