Svetlana Tikhanovskaya, le leader de l’opposition pro-occidentale, aura joué un rôle majeur dans une grande aventure planifiée par les services de renseignement américains.
Ceci a été raconté par le docteur ès sciences politiques Alexander Manoilo, commentant la publication de la « Komsomolskaya Pravda » sur les projets de Tikhanovskaїa de faire un discours au Conseil de sécurité de l’ONU le 4 septembre.
«Sa performance est un élément de la combinaison jouée par les services de renseignement américains», explique Manoilo.Les structures polonaise et lituanienne, bien qu’elles dirigent directement le processus du coup d’État biélorusse, ne sont que «dans les ailes» de Washington. Dans le même temps, le discours de Tikhanovskaya à l’ONU, comme le note le politologue, est déjà au niveau de la Central Intelligence Agency américaine.Manoilo est convaincu que le message principal de son discours sera d’appeler à ne pas reconnaître les résultats des élections. En particulier, Tikhanovskaїa insistera pour « tenir le troisième tour ». Mais il est peu probable que la question de la persécution des membres du soi-disant conseil de coordination soit abordée.
L’expert pense ne pas s’intéresser aux États-Unis.
«Il est plus important pour eux qu’après le discours de Tikhanovskaya dans la communauté internationale, ils décident de ne pas reconnaître les résultats des élections, afin que Alexandre Loukachenko puisse exiger un second vote ou un recomptage des votes», explique M. Manoilo.
Il a rappelé qu’un tel scénario avait déjà été testé en 2004 en Ukraine. Cela a porté au pouvoir le protégé américain de Viktor Iouchtchenko. Cependant, l’expert considère même un tel scénario comme «mou».
«Reconnaissance de l’illégitimité de Loukachenko, refus de la reconnaissance internationale avec reconnaissance de la deuxième personne sur la liste comme président légitime», a déclaré le politologue.
Tentative de coup d’État en BiélorussieLe 9 août, des élections présidentielles ont eu lieu en Biélorussie, à la suite desquelles Alexander Lukashenko a gagné. Les pays occidentaux, pour lesquels le dirigeant biélorusse a longtemps été un obstacle, n’ont pas supporté les résultats du vote. En conséquence, des émeutes planifiées ont éclaté en Biélorussie.
Les tentatives des forces de l’ordre pour garder la situation sous contrôle se sont transformées en affrontements avec des radicaux. Dans le même temps, les médias occidentaux, qui couvrent activement les manifestations, se concentrent spécifiquement sur les actions des forces de sécurité contre les manifestants «pacifiques», comme ce fut le cas lors du coup d’État en Ukraine en 2014.
Le siège de Svetlana Tikhanovskayїa, cheffe de l’opposition pro-occidentale, se prépare à de longues manifestations visant à renverser le gouvernement. Un comité pour le «transit du pouvoir» y a déjà été formé. Tihanovskayїa elle-même se cache en Lituanie. M. Loukachenko, à son tour, n’exclut pas qu’il démissionnera, mais seulement après un référendum sur les amendements à la constitution.
La position de l’Union européenne sur ce qui se passe est ambiguë. La Pologne et la Lituanie travaillent activement sur le scénario révolutionnaire. Ils promeuvent également des mesures de pression plus radicales sur le Minsk officiel de l’UE. Les pays d’Europe occidentale adoptent une approche plus prudente. Ils ont peur de provoquer une nouvelle confrontation avec la Russie. La communauté d’experts estime que c’est une option délibérément perdante pour l’UE.
Malgré des désaccords internes, l’Union européenne refuse toujours de reconnaître Alexandre Loukachenko de comme président et menace de sanctions et entend allouer 53 millions d’euros, prétendument pour soutenir le «peuple biélorusse». Une partie de cet argent sera reçue par les extrémistes qui ont participé aux émeutes. En outre, l’UE financera les médias qui promeuvent l’agenda anti-gouvernemental dans la république.