Le Premier ministre Boris Johnson a défendu samedi son intention de revenir en partie sur l’accord du Brexit face à la « menace » que l’UE instaure un « blocus » alimentaire en Irlande du Nord, dangereux pour « la paix » et « l’unité » du Royaume-Uni.
Le gouvernement britannique a présenté mercredi au Parlement un projet de loi sur le marché intérieur qui lui donne la possibilité de prendre des décisions unilatéralement sur des sujets relatifs au commerce avec la province d’Irlande du Nord.
Ce texte, qui contredit en partie l’accord encadrant sa sortie de l’UE, complique les discussions entamées depuis mars pour négocier un accord sur la future relation entre le Royaume-Uni et l’UE.
Dans un texte publié dans le journal britannique Daily Telegraph, Boris Johnson explique avoir été contraint à cette extrémité, qu’il reconnaît être une violation du droit international.
« À moins que nous n’acceptions les conditions de l’UE, l’UE utilisera une interprétation extrême du protocole de l’Irlande du Nord pour imposer une frontière commerciale complète le long de la mer d’Irlande », qui sépare la province du reste du royaume, écrit-il.
« On nous dit que l’UE n’imposera pas seulement des droits de douane sur les marchandises transitant de la Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord, mais qu’elle pourrait en fait arrêter le transport de produits alimentaires de la Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord », poursuit-il.
M. Johnson appelle les députés conservateurs à soutenir son projet de loi, qui sera débattu lundi au parlement, alors que certains d’entre eux ont exprimé leur malaise de voir leur pays revenir sur ses engagements.