Donald Trump se rend lundi en Californie, l’un des Etats de la côte ouest américaine ravagée par des incendies records et provoqués selon lui par la mauvaise gestion des responsables démocrates, qui l’accusent en retour de nier le rôle du changement climatique dans cette catastrophe humaine et environnementale.
Les incendies ont déjà fait au moins 35 morts depuis le début de l’été, dont 27 rien que cette semaine dans les trois Etats de Washington, de l’Oregon et de Californie, et des dizaines de personnes étaient toujours portées disparues dimanche.
Les fumées âcres dégagées par les flammes affectent des zones immenses. Les villes de Portland, Seattle et San Francisco figuraient parmi les plus polluées du monde dimanche, selon le classement de la société IQAir.
Le président, qui rencontrera des responsables des services d’urgence, a blâmé la gestion des forêts dans ces Etats contrôlés par ses adversaires démocrates.
« La question, c’est la gestion forestière », a-t-il lancé lors d’un meeting de campagne dans le Nevada samedi soir, sans jamais mentionner le changement climatique. « Rappelez-vous de ces mots, gestion forestière ».
Mais pour les autorités locales et de nombreux experts, l’ampleur de ces feux est liée au changement climatique, qui aggrave une sécheresse chronique et provoque des conditions météorologiques extrêmes.
« Ce gouvernement se met la tête dans le sable » sur la question environnementale, a accusé dimanche matin sur CNN le maire de Los Angeles, Eric Garcetti. « Il ne s’agit pas de gestion forestière ou de ratissage. Tous ceux qui vivent en Californie se sentent insultés par cette affirmation. »
« C’est rageant (…) d’avoir un président qui nie qu’il ne s’agit pas seulement de feux de forêt, mais de feux climatiques », a abondé sur ABC Jay Inslee, le gouverneur de l’Etat de Washington, où un mort a été déploré. La situation y était encore « apocalyptique » dimanche, a-t-il expliqué, alors que les incendies font toujours rage et que des milliers de personnes y ont perdu leur maison.
Samedi, Joe Biden, l’adversaire démocrate de Donald Trump pour la présidentielle de novembre, était lui aussi monté au créneau. « Le président Trump peut chercher à nier la réalité, mais les faits sont indéniables », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Avec des lignes de bataille qui se dessinent en fonction des élections de novembre, Joe Biden devrait également s’exprimer lundi au sujet de ces incendies et de leurs causes.
Et sa colistière, Kamala Harris, se rendra aussi en Californie pour évaluer les dégâts et rencontrer mardi les dirigeants des services d’incendie. Sénatrice de cet Etat, elle avait écrit sur Twitter que M. Trump « niait l’évidence » selon laquelle les flammes étaient « alimentées et intensifiées par la crise climatique ».