Des gendarmes et des carabiniers ont lancé ce 15 septembre une opération à la frontière contre la mafia calabraise et une bande criminelle française, interpellant 46 personnes et effectuant pour 900.000 euros de saisies.
Près de 600 gendarmes français et carabiniers italiens ont pris part mardi à un coup de filet des deux côtés de la frontière, rapporte MediaPart.
Selon les carabiniers italiens, cette opération conjointe entre leurs collègues de Gênes (Ligurie, nord-ouest) et la gendarmerie de Paris et Marseille, avec l’aide de l’agence européenne de coopération judiciaire Eurojust, a permis d’arrêter, à la requête de la justice italienne, 14 personnes «pour détention et trafic d’armes et de drogues, fabrication et détention de fausses pièces d’identité, ou aide à la cavale d’un membre de la « Ndrangheta »», la mafia calabraise.
En outre, 32 autres personnes soupçonnées d’«association de bande armée, trafic de drogues et vol» ont été interpellées à la demande de la justice française, toujours selon ce communiqué des carabiniers qui évoque des saisies -dont la nature n’a pas été précisée- d’un montant total de 900.000 euros.
«Le 15 septembre, 450 militaires de la gendarmerie française et 120 carabiniers italiens ont procédé à l’interpellation des protagonistes d’un vaste dossier de trafic de stupéfiants entre la France et l’Italie», a de son côté écrit le parquet de Marseille dans un communiqué.
«Cette opération de grande envergure conduite dans le cadre d’une équipe commune d’enquête placée sous l’autorité conjointe de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille et du parquet anti-mafia de Gênes a permis de démanteler une équipe criminelle française sévissant dans le sud de la France ayant partie liée avec la mafia calabraise, la « Ndrangheta »», a ajouté le parquet, cité par l’AFP.
Cette enquête, lancée en 2018, a permis de «mettre en évidence l’existence d’un réseau actif entre Italie, France, Belgique et Pays-Bas dans l’approvisionnement et la distribution d’armes et d’énormes quantités de stupéfiants», ont encore précisé les carabiniers.
Toujours selon eux, elle a notamment démontré des transactions portant sur la vente de drogues et d’armes entre Carmelo Sgro, lié au clan Gallico, et un narcotrafiquant français ayant des rapports avec la famille Magnoli, implantée depuis des années sur la Côte d’Azur, avec des ramifications en Belgique et aux Pays-Bas.
L’enquête a aussi abouti à l’identification d’un groupe d’Albanais alimentant ce réseau criminel avec d’énormes quantités de cocaïne.
Toujours selon le communiqué des carabiniers, la famille de Carmelo Sgro a favorisé la cavale de Filippo Morgante, haut responsable du clan Gallico, en l’aidant à se déplacer et en lui fournissant de faux papiers.
Une conférence de presse commune des procureurs de Marseille et de Gênes doit avoir lieu mercredi 16 septembre à 17h00 à Marseille.
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