Ursula von der Leyen met en garde Ankara contre toute tentative d’« intimidation » de ses voisins

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a mis en garde la Turquie mercredi contre toute tentative d’« intimidation » de ses voisins dans le conflit gazier qui l’oppose à la Grèce en Méditerranée orientale.

« La Turquie est un voisin important et le sera toujours. Mais si nous sommes géographiquement proches, la distance entre nous semble ne cesser de croître », a-t-elle déclaré lors de son discours-programme annuel sur l’état de l’Union européenne devant le Parlement européen.

« Oui, la Turquie se situe dans une région qui connaît des troubles. Et oui, elle reçoit des millions de réfugiés, pour l’accueil desquels nous versons une aide financière considérable. Mais rien de tout cela ne justifie les tentatives d’intimidation de ses voisins », a ajouté la dirigeante allemande.

La Grèce et la Turquie se disputent des zones en Méditerranée orientale potentiellement riches en gaz naturel. La tension s’est aggravée fin août, lorsqu’elles ont effectué des manœuvres militaires rivales.

« Nos États membres, Chypre et la Grèce, pourront toujours compter sur une
solidarité totale de l’Europe pour protéger leurs droits légitimes en matière
de souveraineté« , a promis Ursula von der Leyen. »La désescalade en Méditerranée orientale est dans notre intérêt mutuel », a-t-elle poursuivi.

« Il n’y a qu’une voie à suivre : se garder d’agir unilatéralement et reprendre les pourparlers en toute bonne foi, car c’est la voie qui mène vers la stabilité et les solutions durables. »

La France a clairement affiché son soutien à la Grèce en déployant des navires de guerre et des avions de combat dans la région, une initiative vivement dénoncée par Ankara.

Le navire d’exploration turc au centre des tensions a finalement regagné la
côte turque dimanche, ouvrant peut-être la voie à un apaisement entre les deux
pays.

Il s’agit d’« une étape dans la bonne direction », « nécessaire pour créer l’espace indispensable au dialogue », a estimé Mme von der Leyen.

La crise en Méditerranée orientale est au programme d’un sommet européen les 24 et 25 septembre à Bruxelles avec, à la clé, la menace de sanctions contre la Turquie.