Le transporteur aérien Ryanair a annoncé vendredi avoir réduit une nouvelle fois de 20% ses vols pour octobre en raison de l’impact sur la demande des restrictions aux déplacements décidées par les gouvernements pour enrayer la pandémie.
Ryanair avait déjà décidé mi-août de baisser une première fois de 20 % ses vols pour octobre, mois au cours duquel il tournera finalement à environ 40 % de ses capacités, soit loin du rebond espéré au moment où il avait repris son activité en juillet.
La compagnie à bas coût comptait au départ monter progressivement en puissance et revenir à 70 % de ses capacités en septembre, mais les quarantaines imposées par les gouvernement en Irlande et au Royaume-Uni l’ont contraint à revoir ses plans.
« Nous sommes déçus de réduire nos capacités pour octobre », déclare un porte-parole de la compagnie, l’un des poids lourds européens du secteur aérien.
« Toutefois, la confiance des clients est pénalisée par la mauvaise gestion des gouvernements à propos des voyages et beaucoup de clients de Ryanair sont dans l’impossibilité de voyager pour des raisons d’affaires ou d’urgence familiale sans être soumis à une quarantaine de 14 jours », complète-t-il.
Ryanair regrette en particulier les décisions prises au dernier moment sur l’ajout de pays à la liste de ceux frappés par une quarantaine, notamment au Royaume-Uni, ce qui empêche de planifier des réservations.
La compagnie s’en prend en outre au gouvernement irlandais qui maintient des restrictions aux voyages depuis le 1er juillet.
Le transporteur prévient qu’il est encore tôt pour prendre des décisions sur la période d’hiver, de novembre à mars, mais il assure que si les conditions actuelles perdurent, il continuera à réduire ses capacités.
Pour le secteur aérien européen, la reprise est bien plus difficile que prévu compte tenu d’une circulation du virus toujours très active en Europe.
Pour faire face au choc de la pandémie et à une demande qui devrait être déprimée pour un moment, Ryanair a déjà annoncé un plan de restructuration qui passe par la suppression de 3 000 emplois, soit 15 % de ses effectifs.
La pandémie a entraîné pour elle une perte nette de 185 millions d’euros entre avril et juin, premier trimestre de son exercice décalé. La compagnie prévoit jusqu’à présent une perte moins lourde au deuxième trimestre (juillet à septembre) grâce à la reprise du trafic.
Ryanair est par ailleurs chahuté par ses actionnaires, qui ont été plus d’un tiers jeudi à s’opposer à la rémunération du patron Michael O’Leary, qui doit recevoir un bonus de 458 000 euros au titre de l’exercice 2019 – 2020.