Des migrants africains arrivent aux Canaries malgré la pandémie

La pandémie de coronavirus n’empêche des milliers de migrants africains, dont les arrivées sur cet archipel espagnol se multiplient.

« Nous sommes cultivateurs, mon père est mort. Mes frères sont petits. C’est pour ça que je suis venu. J’ai été obligé de venir par la mer pour chercher de l’argent: c’est risqué, mais c’est pour de l’argent », confie ce Mauritanien de 16 ans, dans la cour de son hébergement pour migrants mineurs dans la ville de Telde, sur l’île de Grande Canarie.

« On ne savait pas s’il y avait le coronavirus ou pas », explique l’adolescent, arrivé en mars dernier après deux semaines de voyage.

Vêtu du maillot rouge d’une équipe locale de football, son sport préféré, ce jeune homme grand et maigre raconte en français que son objectif est d’aider sa famille restée à Mobidougou, petit village mauritanien à la frontière avec le Mali.

« L’alternative de rester à la maison est pire que celle d’arriver ici et d’affronter la pandémie (…) Ils choisissent l’option la moins mauvaise », explique Noemi Santana, conseillère régionale aux droits sociaux.

La route migratoire des Canaries, empruntée par des dizaines de milliers de migrants dans la seconde moitié des années 2000, est redevenue très active depuis un an, à mesure que les contrôles se durcissaient en Méditerranée.

Depuis janvier, plus de 5 100 migrants ont atteint l’archipel après une périlleuse traversée de l’Atlantique sur des embarcations de fortune, depuis le Maroc, à une centaine de kilomètres, mais aussi depuis des pays bien plus éloignés comme la Mauritanie, le Sénégal ou la Gambie, à plus de 1 000 kilomètres au sud.