L’opposition biélorusse demande à Bruxelles d’approuver les sanctions contre Minsk

Svetlana Tsikhanouskaïa, cheffe de file de l’opposition biélorusse, a prié lundi 21 septembre les dirigeants européens d’approuver les sanctions contre les responsables biélorusses impliqués dans la répression de la contestation et de faire preuve de courage.

Les Européens n’ont pour l’heure pas mis à exécution leurs menaces de sanctions à l’encontre les dignitaires du régime d’Alexandre Loukachenko. Ce dernier a été réélu le 9 août dernier à l’issue d’un scrutin dont la validité est contestée.

« Les dirigeants européens ont des raisons qui les poussent à ne pas instaurer les sanctions, mais je leur ai demandé d’être plus courageux », a déclaré Svetlana Tsikhanouskaïa, lors d’une conférence de presse à Bruxelles aux côtés du président du Parlement européen David Sassoli organisée à l’issue d’un entretien avec les ministres des Affaires étrangères de l’UE. « Les sanctions sont importantes pour notre combat car elles contribuent à la pression qui pourrait contraindre les soi-disant autorités à ouvrir un dialogue avec nous », a ajouté celle qui s’est réfugiée en Lituanie après l’élection.

Sur place, les manifestations se poursuivent. Vêtus de rouge et de blanc, les couleurs de l’opposition, des dizaines de milliers de manifestants ont de nouveau défilé dimanche après-midi sur de grandes avenues de la capitale Minsk. Le ministère de l’Intérieur a annoncé 442 arrestations sur cette journée. L’Union européenne, comme les Etats-Unis, demande l’organisation de nouvelles élections en Biélorussie et le départ d’Alexandre Loukachenko, qui exerce le pouvoir depuis 26 ans.

Le bloc a annoncé fin août qu’il allait geler des actifs et interdire aux membres du gouvernement, à ceux de la commission électorale et aux responsables des services de sécurité de se rendre sur son territoire. Ce train de sanctions nécessite toutefois un accord unanime des 27 Etats membres et elles se retrouvent au centre d’un marchandage du gouvernement chypriote qui souhaite que l’Union adopte d’abord les mesures qu’il préconise à l’encontre de la Turquie qui a envoyé un navire de prospection sismique dans une zone dont la souveraineté est contestée.