Plusieurs ex-prisonniers talibans libérés en préalable aux pourparlers de paix interafghans ont déjà repris les armes, a indiqué mardi le responsable du processus de paix du côté du gouvernement, Abdullah Abdullah, tout en qualifiant de «positive» l’atmosphère des négociations en cours.
«Je sais que certains d’entre eux sont revenus sur le champ de bataille, ce qui est une violation de leurs engagements», a déclaré M. Abdullah lors d’une conférence en ligne organisée par le centre de réflexion américain Council on Foreign Relations. Il a souligné que la majorité des anciens détenus n’avait pas repris les armes, «mais certains l’ont fait».
Les négociations entre le gouvernement afghan et les insurgés se poursuivent néanmoins au niveau des groupes de contact, et les deux délégations ont commencé à faire connaissance. «Compte tenu du contexte, je considère que c’est positif».
Alors que le niveau de violence ne baisse pas, le négociateur afghan a appelé les Etats-Unis, qui ont négocié un accord séparé avec les talibans pour les convaincre d’ouvrir le dialogue avec le gouvernement afghan, et le Pakistan, que Kaboul accuse régulièrement d’abriter et de financer les insurgés, à faire pression pour un cessez-le-feu.
«Le niveau de violence est très élevé, à un degré qui n’est pas acceptable pour la population et je réitère mon appel aux talibans et à tous les partenaires qui ont une influence sur les talibans, à faire pression sur ce point», a-t-il dit. M. Abdullah a précisé qu’il se rendrait au Pakistan «dans quelques jours», pour la première fois depuis 2008.
Le niveau de violence a également été évoqué lors d’une audition au Congrès de l’émissaire américain pour l’Afghanistan, Zalmay Khalilzad, et du responsable de l’Asie au Pentagone, David Helvey, qui ont été soumis à un feu de questions sur les concessions faites aux talibans pour permettre un retrait militaire américain cher au président Donald Trump.
M. Helvey a confirmé l’objectif de 4500 soldats américains en Afghanistan «d’ici la fin novembre», éludant les questions des élus sur d’éventuelles pressions de M. Trump pour parvenir à ce chiffre avant le scrutin présidentiel du 3 novembre.