Un Brexit sans accord commercial pourrait être trois fois plus coûteux sur le long terme que la pandémie de coronavirus pour l’économie britannique, prévient mardi une étude du centre de recherche « The UK in a Changing Europe ».
Il prévient que l’impact du Covid-19 est de nature à tempérer ou à faire passer au second plan, sur le plan politique et économique, celui d’un « no deal » au terme de la période de transition qui s’achève fin janvier.
Mais à court terme, un Brexit sans accord commercial est « une mauvaise nouvelle » pour la reprise économique et sur le long terme il sera « plus important » que la crise sanitaire.
Le centre de recherche, qui a travaillé avec la London School of Economics, estime qu’en raison du Brexit la croissance sera plus faible sur une longue période qu’elle ne l’aurait été sans sortie de l’UE.
Il évalue à 5,7% l’impact sur le produit intérieur brut (PIB) sur une quinzaine d’années par rapport au niveau actuel, contre 2,1% pour le Covid-19.
Ces projections sont réalisées alors même qu’il est malgré tout encore difficile d’y voir clair sur les répercussions de la crise sanitaire et sur ses effets de long terme, au moment où une seconde vague est en train de surgir en Europe, au risque de pénaliser un peu plus l’économie.
Le rapport rappelle lui que les conséquences les plus immédiates et visibles d’un « no deal » seront observées aux frontières avec des risques de queues et de pénuries de certains aliments.
L’économie sera elle surtout affectée par le rétablissement des droits de douanes et des contrôles administratifs pour les échanges avec le continent, qui pénaliseront entreprises et ménages.
Le Premier ministre Boris Johnson s’est donné jusqu’au 15 octobre pour trouver un terrain d’entente avec Bruxelles sur la relation post-Brexit, sans quoi il optera pour un « no deal ». Il estime que le pays pourra prospérer même en cas de divorce brutal avec l’UE, notamment en négociant des accords commerciaux dans le monde.
« Bien que le Premier ministre ait dit que l’absence d’accord est une +bonne issue+, notre rapport montre qu’il pourrait entraîner des perturbations sérieuses et avoir un fort impact économique », souligne Anand Menon, directeur du centre de recherche.
Il avertit en outre des retombées « dans le Royaume-Uni même, en particulier l’Irlande du Nord, et à l’international également ».