A Chypre, un Iranien demandeur d’asile « coincé » entre les deux parties de l’île divisée

Depuis la mi-septembre, Omid Tootian campe au milieu des mauvaises herbes et vit « coincé » à Nicosie dans la zone-tampon qui divise l’île de Chypre, les autorités chypriotes refusant de laisser entrer ce chanteur iranien antirégime dans le pays où il veut demander l’asile.

« Je suis coincé ici, je ne peux aller d’aucun côté et je vis dans la rue », explique à l’AFP cet Iranien d’une quarantaine d’années, qui a planté une tente dans le jardin d’une maison abandonnée dans l’ouest de Nicosie, entre deux checkpoints du quasi « no man’s land » cintré de barbelés qui sépare les parties nord et sud de Chypre, divisée depuis 1974.

Arrivé début septembre dans la partie nord de l’île méditerranéenne, où se trouve la République turque de Chypre Nord, entité autoproclamée reconnue uniquement par Ankara, M. Tootian – qui vivait depuis trois ans en Turquie – décide deux semaines plus tard de rallier la partie sud, contrôlée par la République de Chypre membre de l’Union européenne.

Mais une fois sur la « ligne verte », la zone-tampon surveillée par l’ONU qui serpente l’île sur quelque 180 kilomètres, les autorités chypriotes à qui il explique vouloir demander l’asile ne le laissent pas passer.

Refusant de retourner à Chypre-Nord où il s’estime en danger, M. Tootian campe depuis dans le point de passage large de quelques centaines de mètres entre les deux territoires.