Plusieurs centaines de personnes ont commencé à manifester cet après-midi à Rouen pour commémorer le premier anniversaire de l’incendie de l’usine Lubrizol, qui a profondément marqué les habitants.
« État coupable, Lubrizol complice », pouvait-on lire sur la banderole de tête, un slogan repris par les manifestants, de même que « Pollueur payeur, État menteur », a constaté un correspondant de l’AFP. Sur un panneau, on pouvait aussi lire : « Je Suie Rouen ».
Parti du site Lubrizol sur la rive gauche de la Seine, le cortège, au sein duquel se trouve l’adjoint à l’environnement de la ville, Jean-Michel Bérégovoy (EELV), se dirigeait vers le centre-ville.
« Un an après un incendie très grave, il manque des informations à la population. Il y a plein de choses qu’on ne sait pas, notamment la nature des produits brûlés », a déclaré au correspondant de l’AFP Jean-Paul, 68 ans, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille.
Pour Paul Poulain, spécialiste des risques industriels, « le problème aujourd’hui en France, c’est qu’on manque de moyens pour appliquer les règles en matière de sécurité industrielle ».
Paul Poulain, qui représente la plate-forme « Notre maison brûle », dénonce également le fait que les entreprises qui ne sont pas en règle « ne sont pas toujours sanctionnées ».
L’incendie, survenu le 26 septembre 2019 sur un site classé Seveso seuil haut, c’est à dire particulièrement dangereux, avait provoqué un immense nuage de fumée noire de 22 km de long avec des retombées de suie dans un large rayon.
Près de 9 505 tonnes de produits chimiques avaient brûlé dans cette usine de lubrifiants automobiles et sur le site voisin de Normandie Logistique. L’incendie n’avait fait aucune victime.