Des combats féroces entre pposant l’Azerbaïdjan et les forces arméniens du Haut-Karabagh se poursuivaient ce matin, avec une nouvelle offensive de Bakou, à quelques heures d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU.
Depuis dimanche, les forces de l’enclave séparatiste, soutenue politiquement, militairement et économiquement par l’Arménie, et celles de l’Azerbaïdjan s’affrontent dans les combats les plus meurtriers depuis 2016.
«Les forces arméniennes ont riposté à une offensive azerbaïdjanaise dans plusieurs secteurs de la ligne de front et l’ennemi a subi d’importantes pertes» humaines, a indiqué mardi le ministère arménien de la Défense.
L’Azerbaïdjan «a procédé à des tirs d’artillerie massifs visant les positions arméniennes et se prépare à une nouvelle attaque», a écrit sur Facebook le porte-parole du ministère Artstroun Hovhannissian.
Pour sa part, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a affirmé avoir riposté à une «tentative arménienne de contre-attaquer pour regagner les positions perdues» au Haut-Karabagh et a fait état des «combats féroces» ayant sévi durant la nuit.
Mardi matin, «les forces azerbaïdjanaises ont poursuivi une offensive contre la ville de Fizouli, en détruisant quatre chars ennemis, un véhicule blindé et en tuant dix militaires», a assuré le ministère dans un communiqué.
Le bilan officiel de ces combats meurtriers s’établissait mardi à 95 morts, dont onze civils: neuf en Azerbaïdjan et deux du côté arménien. Le bilan réel pourrait être bien plus lourd, les deux camps affirmant chacun avoir tué des centaines de militaires ennemis.
Il est à noter qu’après des semaines de rhétorique guerrière, l’Azerbaïdjan a dit avoir lancé une «contre-offensive» majeure en réponse à une «agression» arménienne, usant de son artillerie, de blindés et de bombardements aériens sur la province qui lui échappe depuis la chute de l’URSS et une guerre qui a fait 30’000 morts.
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir d’urgence mardi à 21h00 GMT (23h00 en Suisse), à huis clos, pour évoquer la situation, selon des diplomates interrogés par l’AFP.
Une guerre ouverte entre Erevan et Bakou risquerait de déstabiliser le Caucase du Sud, en particulier si la Turquie et la Russie, puissances régionales, intervenaient.