Un avion arménien aurait été abbatu par Turquie

Alors que les combats font rage au Nagorny Karabakh entre l’Azerbaïdjan et les séparatistes pro-arméniens, Erevan a affirmé mardi 29 septembre que la Turquie avait abattu un de ses avions militaires, ce que cette dernière a démenti.

Depuis dimanche, les forces de l’enclave séparatiste du Nagorny Karabakh, soutenue politiquement, militairement et économiquement par l’Arménie, et celles de l’Azerbaïdjan s’affrontent dans les combats les plus meurtriers depuis 2016, le bilan étant de près de cent morts. Dans ce conflit, l’Arménie accuse Ankara d’ingérence.

« Un avion SU-25 arménien a été abattu par un F-16 turc […] qui venait du territoire azerbaïdjanais », a annoncé la porte-parole du ministère arménien de la Défense, Chuchan Stepanian, dans un message sur Facebook, précisant que le pilote arménien de l’appareil « était mort en héros ». L’avion turc a « décollé d’un aéroport dans la ville azerbaïdjanaise de Ganja et soutenait l’aviation et les drones azerbaïdjanais qui bombardaient des villages civils à Vardenis, Mers Masrik et Sotk en Arménie », a précisé le porte-parole arménien. « Le ministère de la Défense arménien a plus tôt accusé la Turquie d’agression directe » contre l’Arménie, a-t-il ajouté.

« L’allégation selon laquelle la Turquie a abattu un chasseur arménien est absolument fausse », a immédiatement démenti la Turquie par la voix du directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun. « Cette information est un mensonge de plus de la propagande arménienne », a de son côté affirmé à la presse le porte-parole du ministère de la Défense azerbaïdjanais, Vagif Dyargahly.

Lundi, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait appelé l’Arménie à mettre fin à « l’occupation du Nagorny Karabakh » et promis qu’Ankara resterait « aux côtés » de Bakou « par tous les moyens ».

Une guerre ouverte entre Erevan et Bakou risquerait de déstabiliser le Caucase du Sud et d’y entraîner les puissances régionales, la Turquie et la Russie. Cette dernière a appelé mardi la Turquie, qui soutient Bakou, à œuvrer pour la paix au Nagorny Karabakh et mis en garde contre « toutes sortes de déclarations sur un soutien ou une activité militaire » qui « ne font sans doute que mettre de l’huile sur le feu ».