Des dizaines de manifestants ont réclamé jeudi à Oulan Bator la libération de Chinois d’ethnie mongole arrêtés en Chine pour avoir contesté une nouvelle loi linguistique, à quelques jours d’une visite du secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo.
L’enseignement accru du mandarin aux dépens du mongol suscite depuis des semaines un inhabituel mouvement de protestation dans la province chinoise de Mongolie-intérieure (nord de la Chine), limitrophe de la Mongolie.
Les personnes arrêtées contestaient cette nouvelle règle linguistique. Selon la police, elles sont accusés d’avoir lancé des pétitions et partagé des appels à la mobilisation sur les réseaux sociaux.
A Oulan Bator, les manifestants portaient des tenues traditionnelles mongoles et brandissaient des pancartes dénonçant une répression menée par Pékin contre les Chinois d’ethnie mongole.
La Chine compte 1,4 milliard d’habitants et 56 groupes ethniques. Les Hans y sont majoritaires à 92 %. Les quelque 6,5 millions de Mongols habitent principalement en Mongolie intérieure.
En Mongolie, pays qui a des liens économiques étroits avec la Chine, la nouvelle politique linguistique du voisin chinois provoque un tollé dans l’opinion. Mais les dirigeants nationaux n’ont pas interpellé Pékin sur le sujet.
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo doit faire une brève visite à Oulan Bator dans le cadre d’une tournée asiatique la semaine prochaine.
A partir du 6 octobre, il doit se rendre sucessivement au Japon, en Corée du Sud et en Mongolie mais pas en Chine.
M. Pompeo avait auparavant critiqué la volonté de Pékin d’assimiler les minorités nationales au profit de l’ethnie Han.