Bruxelles sanctionne une quarantaine de « responsables de la répression » biélorusses

Après plusieurs jours d’âpres négociations avec Chypre, qui bloquait la décision européenne, les pays de l’UE se sont accordés vendredi pour sanctionner la Biélorussie.

 

Les avoirs européens d’une quarantaine de personnalités sont gelés, mais ces sanctions financières épargnent le président Alexandre Loukachenko.

Les dirigeants de l’Union européenne ont fini par donner leur accord, vendredi 2 octobre, pour imposer des sanctions à près de quarante individus en Biélorussie « responsables de de la répression (de l’opposition politique) au Bélarus », selon le président du Conseil européen Charles Michel. La chancelière allemande Angela Merkel s’est félicitée de l’envoi d’un « signal important » vers ceux qui se mettent en travers de la démocratie.

« Effectives dès vendredi », ces sanctions gèlent les avoirs des personnes concernées dans l’UE. Elles sont également interdites d’entrée sur le territoire de l’Union. Le président Alexandre Loukachenko ne figure pas sur la liste, qui comprend « une quarantaine de noms », mais cette dernière n’est pas fermée, a précisé Charles Michel.

Chypre a fini par céder 

L’accord européen sur ces sanctions a été obtenu après plusieurs jours de négociations entre pays européens. Chypre a finalement accordé son feu vert après avoir exprimé son intention de bloquer d’éventuelles sanctions européennes contre la Biélorussie, à moins que les États membres adoptent une approche plus musclée envers les activités de la Turquie dans des eaux dont elle dit être propriétaire en Méditerranée.

L’impasse des dernières semaines a nui à la crédibilité de l’UE, où la prise de décision est basée sur le consensus, ont déclaré des diplomates, alors que la Grande-Bretagne et le Canada ont eux sanctionné Minsk afin d’afficher leur soutien aux manifestants pro-démocratie.

Concernant les tensions entre Chypre et la Turquie, l’UE s’être accordée sur un message de fermeté assorti de menaces de sanctions à Ankara.

Dans ce conflit en Méditerranée orientale, où la Turquie, la Grèce et Chypre se disputent des gisements d’hydrocarbures, l’UE a adopté une double approche vis-à-vis d’Ankara : améliorer certaines coopérations et relancer l’union douanière mais à condition que la Turquie cesse ses forages illégaux dans les eaux de Chypre, a expliqué Charles Michel.

« Si Ankara poursuit ses actions illégales, nous utiliserons tous les instruments à notre disposition », a averti Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. « La Commission a été chargée d’élaborer des sanctions économiques et elle sont prêtes à être « utilisées immédiatement », a-t-elle précisé.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a été invité à « saisir cette offre » et les dirigeants de l’UE sont convenus de juger « avant la fin de l’année si des développements positifs ont été enregistrés », a précisé Charles Michel.

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