Dans les deux régions anglophones du Cameroun, depuis trois ans, une guerre asymétrique oppose soldats et groupes armées sécessionnistes. En octobre 2017, les séparatistes y ont proclamé un État fictif, l' »Ambazonie ».
L’insurrection armée s’est transformée en mini-guérilla, faisant des milliers de morts, près de 700 000 déplacés, alors que des millions de civils se sont retrouvés pris au piège. Immersion dans l’un des drames humanitaires oubliés de l’Afrique.
Bien au contraire, le 1er octobre 2017 a marqué le début d’une insurrection armée, qui s’est transformée en guérilla sanglante dans les hautes montagnes et les terres fertiles des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Une guerre à huis clos, marquée par de terribles exactions commises, selon les ONG et l’ONU, à la fois par les forces armées gouvernementales et les milices sécessionnistes.
Mille jours plus tard, la « sale guerre » se poursuit, même si elle est devenue un conflit de moyenne intensité, marqué par des attaques sporadiques de groupes armés devenus incontrôlables. La cause identitaire anglophone, portée par les leaders modérés de la société civile, n’a pas survécu à la radicalisation dictée par le choix de la lutte armée. L’État virtuel d’ « Ambazonie » n’a jamais existé ou eu l’occasion d’être établi. Mais le conflit dans les régions anglophones a laissé des cicatrices profondes : des milliers de morts – 4 000 au bas mot -, plus de 70 000 réfugiés anglophones recensés au Nigeria voisin par l’ONU, environ 700 000 déplacés internes… Pour la seconde année consécutive, la situation en « Ambazonie » était déclarée crise humanitaire la plus négligée au monde par le réputé Conseil norvégien pour les réfugiés.