Emmanuel Macron a dévoilé, vendredi, son plan d’action contre les séparatismes, principalement celui de l’islamisme radical. Laïcité, scolarité, mosquées…
À un an et demi de l’expiration de son mandat, sa stratégie sur ce dossier était très attendue par l’ensemble des observateurs politiques.
Après des mois d’hésitation et de reports, Emmanuel Macron, s’est décidé à dévoiler, vendredi 2 octobre, son plan d’action contre les « séparatismes », principalement celui de l’islamisme radical. À 18 mois de la présidentielle, ce dossier hautement politique est destiné à contrecarrer la droite et l’extrême droite qui fustigent sa « naïveté » dans ce domaine. Car la prochaine présidentielle pourrait bien se jouer sur les questions de sécurité et de l’autorité de l’État.
Accompagné de six ministres, le chef de l’État a pris la parole un peu avant 11 heures aux Mureaux (Yvelines), une ville de 30 000 habitants à une quarantaine de kilomètres de Paris, souvent donnée en exemple pour ses initiatives en faveur du « vivre ensemble ».
Emmanuel Macron a commencé son discours en déclarant qu’il ne voulait pas tomber dans le piège de l’amalgame entre l’islam et le radicalisme religieux ni dans celui de la « naïveté ». Il a en outre insisté sur le fait que l’islam est une « religion qui vit une crise partout dans le monde aujourd’hui », liée à des « tensions avec les fondamentalistes ». « C’est une crise profonde liée à des tensions entre des fondamentalismes, des projets religieux et politiques qui (…) conduisent à un durcissement très fort », a-t-il souligné. “Nous ne le voyons pas que dans notre pays ». Raison pour laquelle, le chef de l’État pense qu’il convient désormais de « nous attaquer au séparatisme islamiste » qui « se traduit souvent par la constitution d’une contre-société ».
À ce titre, le chef de l’État a également dénoncé la « ghettoïsation » de certains quartiers où, faute de mixité, « nous avons construit notre propre séparatisme ». Et de préciser : « Nous avons concentré des populations en fonction de leurs origines, nous n’avons pas suffisamment recréé de mixité, pas assez de mobilité économique et sociale » et, « sur nos reculs, nos lâchetés, ils ont construit leur projet », a dit le président, évoquant les organisations islamistes « dont le but final est le contrôle complet ».