L’UE et les Etats-Unis ont sanctionné vendredi plusieurs dizaines de responsables biélorusses impliqués dans la répression de l’opposition à Alexandre Loukachenko, Moscou y voyant un «aveu de faiblesse» des Européens.
Réunis en sommet à Bruxelles, les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Sept se sont également accordés, à l’issue d’âpres négociations, sur un message de fermeté assorti de menaces de sanctions adressé à la Turquie.
Le président Alexandre Loukachenko ne figure pas sur cette liste noire européenne, mais Bruxelles y a inscrit le ministre de l’Intérieur, ses adjoints, le patron des forces spéciales et ses subordonnés, ainsi que plusieurs chefs de la police, des responsables des services de sécurité, magistrats et dirigeants de centres de détention.
Ces sanctions sont «un geste politique pour montrer le soutien de l’UE à la contestation au Bélarus tout en évitant d’insulter l’avenir: ne pas provoquer la Russie, ne pas braquer Loukachenko et laisser la porte ouverte à un dialogue pour une nouvelle élection», observe Eric Maurice, expert de la Fondation Schuman.
Le principe de sanctions européennes avait été approuvé il y a plusieurs semaines, mais l’unanimité des Vingt-Sept était requise pour leur mise en oeuvre. Or, Chypre conditionnait son accord à une prise de position ferme de l’UE contre les violations de ses eaux territoriales par la Turquie.
Le président chypriote Níkos Anastasiádes, qui a obtenu gain de cause après plus de sept heures de discussions, a exprimé «sa satisfaction», tout comme le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, au deuxième jour du sommet qui s’est achevé vendredi.