Malgré la pluie les Arméniens français se rassemblent pour dire « stop » à la guerre au Haut-Karabagh

Sur fond d’escalade des combats entre Azerbaïdjanais et Arméniens dans l’enclave du Haut-Karabakh, des centaines de membres de la communauté d’origine arménienne se sont rassemblés à Lyon pour dire « stop » à la guerre dans le Caucase et dénoncer le rôle de la Turquie.

« Nous sommes réunis pour dire à la France que l’agression de l’Azerbaïdjan
contre l’Artsakh (Haut-Karabakh – réd.) relève d’une volonté délibérée et
machiavélique de l’expansionnisme turc », a dénoncé à la tribune Jeanine
Paloulian, co-présidente du Conseil de coordination des organisations
arméniennes de France (CCAF), aux côté de plusieurs élus de la région
lyonnaise réunis sous une pluie battante devant la préfecture.

Le Haut-Karabakh, en majorité peuplé d’Arméniens, a fait sécession de
l’Azerbaïdjan, entraînant une guerre au début des années 1990, qui avait fait
30 000 morts. Le front, quasi gelé depuis, malgré des heurts réguliers
notamment en 2016, connaît une recrudescence de combats depuis l’été.
Aux yeux de la communauté arménienne, le président turc Recep Tayyip
Erdogan, qui soutient ouvertement l’Azerbaïdjan dans le conflit, et son
homologue azerbaïdjanais Ilham Aliyev sont les principaux responsables de
l’escalade du conflit.

Sous les parapluies, de nombreux drapeaux rouge, bleu et jaune du Haut-Karabakh ont été brandis, de même que des pancartes et banderoles sur lesquelles était écrit : « Libérez l’Artsakh ! », « Aliyev dictateur ! », « Paix en Artsakh  , »Stop Azerbaïdjan criminel« , »Vive la république d’Artsakh libre  . »On sait que ce n’est pas facile de mobiliser la communauté internationale pour un petit pays de trois millions d’habitants, mais nous, la diaspora, on est dix millions, on ne veut pas les abandonner, on veut faire entendre leur voix ici aux autorités françaises », a déclaré parmi les manifestants Sarah Tanzilli, présidente de la Maison de la culture arménienne de Décines.

Plusieurs manifestations ont été organisées cette semaine en France à
l’appel du CCAF, notamment à Valence et Marseille, où résident d’importantes
communautés d’origine arménienne.

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Les combats au Haut-Karabakh se sont brusquement intensifiés cette semaine avec des frappes sur la capitale de la région indépendantiste, malgré plusieurs appels au cessez-le-feu. Selon des bilans officiels, probablement très partiels, les combats qui ont éclaté dimanche ont fait 190 morts : 158 soldats indépendantistes, 13 civils arméniens et 19 civils azerbaïdjanais.

Mais le bilan pourrait être bien plus lourd, l’Arménie affirmant que 1 280 soldats azerbaïdjanais sont morts, quand Bakou dit avoir tué 2 300 militaires adverses.