Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a condamné dimanche les bombardements aveugles de zones peuplées dans le conflit du Karabakh, évoquant des « dizaines » de victimes civils des deux côtés de la ligne de contact.
Cette condamnation intervient alors que indépendantistes arméniens du Nagorny
Haut-Karabakh et armée azerbaïdjanaise ont intensifié dimanche leurs bombardements, visant notamment la capitale indépendantiste et la deuxième ville
d’Azerbaïdjan, au huitième jour de combats meurtriers.
Azerbaïdjanais et Arméniens, qui démentent systématiquement les succès militaires annoncées par l’adversaire, s’accusent aussi mutuellement de viser des civils.
« Le CICR condamne fermement les bombardements aveugles et autres attaques
illégales présumées menées à l’aide d’armes explosives dans des villes et autres zones peuplées, faisant des victimes parmi les civils et leur infligeant de terribles blessures », a déclaré dans un communiqué Martin Schüepp, directeur régional du CICR pour l’Eurasie à Genève.
« Toutes les mesures possibles doivent être prises pour protéger et épargner les civils et les infrastructures civiles telles que les hôpitaux, les écoles et les marchés. L’approvisionnement en eau des civils doit également êtreprotégé. Il s’agit là d’obligations en vertu du droit international humanitaire », a poursuivi le responsable de l’organisation, qui est présente dans la région depuis 1992.
Ces derniers jours, le CICR a constaté une augmentation de l’utilisation d’armes lourdes et explosives dans les zones peuplées. Les combats dans la région « auraient tué et blessé des dizaines de civils des deux côtés de la ligne de contact depuis le 27 septembre », rapporte le communiqué.
Des centaines de maisons et d’infrastructures clés comme des hôpitaux et des écoles ont été détruites ou endommagées par des tirs d’artillerie lourde et par des attaques aériennes, y compris des missiles, souligne le CICR, qui fait également état d’autres infrastructures telles que les routes, l’électricité, le gaz et les réseaux de communication également endommagées.
« Des familles se déplacent à la recherche d’un abri sûr, tandis que d’autres ont trouvé refuge sous terre dans des sous-sols non chauffés, jour et nuit, à l’abri des violences », poursuit le CICR.
L’organisation, garante des Conventions de Genève qui exposent les règles de la guerre, rappelle que l’utilisation d’armes explosives à large rayon d’impact contre des cibles militaires dans des zones peuplées peut constituer une violation du droit humanitaire international, qui interdit les attaques aveugles et disproportionnées.
Le CICR pointe également que « les armes explosives à large rayon d’impact
devraient être évitées dans les zones peuplées, à moins que des mesures d’atténuation suffisantes ne soient prises pour limiter leurs effets ».