Ismaïl Kadaré, qui a bâti une oeuvre monumentale en usant des lettres comme d’un outil de liberté sous la tyrannie communiste d’Enver Hoxha, une des plus violentes dictatures du XXe siècle, a été récompensé pour Avril brisé, paru en 1980.
Le romancier, essayiste et poète de 84 ans, traduit en plus de 40 langues, est considéré comme l’un des plus grands écrivains européens vivants.
Ce prix international Neustadt pour la littérature décerné par l’Université de l’Oklahoma, qui fête ses 50 ans cette année, est doté de 50 000 dollars. Parmi les nommés pour cette distinction, figurait l’écrivain français Emmanuel Carrère pour l’Adversaire.
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Né à Gjirokastër (comme Hoxha), sa « ville de pierres » (1970) du sud de l’Albanie, Ismaïl Kadaré avait publié en 1963 son premier roman, Le Général de l’armée morte : un officier italien va en Albanie exhumer ses compatriotes tués pendant la Deuxième guerre mondiale. Depuis, celui qui partage sa vie entre la France et l’Albanie a écrit plus de cent romans, essais, recueils de poésie, pièces de théâtre ou scénarios.
Ismaïl Kadaré a reçu un grand nombre de prix littéraires dont le prix international Man-Booker, le prix Prince des Asturies de littérature, le prix Jérusalem et le prix Park Kyung-in mais le Nobel lui échappe depuis deux décennies.
Son nom circule cette année encore pour la distinction dont le lauréat doit être annoncé jeudi à Stockholm. Parmi la quinzaine de profils pronostiqués, sont aussi évoqués l’Américano-caribéenne Jamaïca Kincaid, la Canadienne Anne Carson et le Français Michel Houellebecq.
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