Erevan et Bakou poursuivent aujourd’hui leurs combats pour le contrôle de la région du Haut-Karabakh, sur le fond des delandes de la Turquie de soutenir l’Azerbaïdjan, malgré les appels à la trêve et le nombre des victimes civiles.
Malgé de nombreux appels à l’arrêt de ce conflit des pays voisins, le MAE turc Mevlut Cavusoglu, en visite mardi à Bakou, a appelé à « soutenir » l’Azerbaïdjan, un pays turcophone qu’Ankara encourage depuis la reprise des hostilités le 27 septembre à la reconquête militaire du Haut-Karabakh.
Il s’est ouvertement interrogé sur l’utilité d’un cessez-le-feu : « Que se passera-t-il après, l’Arménie sera-t-elle amenée à se retirer immédiatement des territoires azerbaïdjanais ? ».
Cette visite intervient après que Paris, Moscou et Washington, médiateurs dans ce conflit depuis les années 1990, ont qualifié la veille la crise de « menace inacceptable pour la stabilité de la région ».
Une escalade pourrait avoir des conséquences imprévisibles, au vu du nombre des puissances en concurrence dans le Caucase : la Russie, la Turquie, l’Iran et les Occidentaux.
Bakou et Erevan se sont accusés ces derniers jours d’avoir multiplié à dessein les bombardements sur les zones urbaines habitées, notamment la capitale des indépendantistes, Stepanakert, et la deuxième ville d’Azerbaïdjan, Gandja.
Les journalistes de l’AFP ont vu de nombreuses habitations détruites par les tirs de roquettes de part et d’autre et recueilli des témoignages à ce sujet.
Mardi, la porte-parole de l’armée arménienne a annoncé que 21 combattants du Karabakh avaient été tués au cours de combats dans la journée, sans donner plus de précisions.
Le calme régnait néanmoins dans la matinée à Stepanakert. Profitant de ce répit, des habitants sortaient de leurs abris pour se ravitailler en nourriture. D’autres allaient constater les dégâts, parfois impressionnants.
Cela étant, Gaïane Sarkissian, une institutrice de 42 ans, a décidé de quitter cette ville avec son enfant et sa mère de 64 ans.