Le Canada rapatrie une orpheline détenue en Syrie

Le gouvernement canadien a annoncé lundi le rapatriement d’une jeune orpheline qui était détenue dans un camp de prisonniers djihadistes en Syrie. «Cette situation est particulière et exceptionnelle», a expliqué le premier ministre canadien Justin Trudeau.

La fillette de cinq ans, prénommée Amira, «a perdu ses parents», a-t-il ajouté. Une cinquantaine de Canadiens, dont environ la moitié est des enfants, sont détenus dans des camps situés dans le nord-est de la Syrie.

«Il n’y a pas d’intention de faire d’autres opérations comme cela, pour le moment», a précisé M. Trudeau. De nombreux pays ont déjà rapatrié plusieurs de leurs ressortissants libérés de ces camps, contrôlés par les forces kurdes alliées aux Occidentaux contre le régime de Damas.

Un oncle de la fillette avait intenté une action en justice au Canada contre le gouvernement canadien pour le forcer à la rapatrier. Amira est née en Syrie. Ses parents djihadistes et ses frères ont été tués lors de frappes aériennes en 2019 avant la chute du «califat» de l’Etat islamique, autoproclamé en 2014, selon les médias canadiens.

Le Canada fait «enfin un geste concret pour rapatrier une orpheline canadienne de 5 ans, détenue pendant près de deux ans dans des conditions sordides», a réagi sur Twitter Farida Deif, directrice pour le Canada de Human Rights Watch (HRW). Amira était détenue dans le camp d’Al-Hol, selon HRW.

François-Philippe Champagne, le ministre des Affaires étrangères du Canada, s’est dit «heureux» que l’enfant s’apprête à être réunie «avec sa famille élargie au Canada». «L’objectif est maintenant de protéger la vie privée de l’enfant et de veiller à ce qu'[elle] reçoive le soutien et les soins nécessaires pour commencer une nouvelle vie au Canada», a-t-il ajouté.