Le chef de la diplomatie turque se rendra ce mardi en Azerbaïdjan, proche allié de la Turquie, pour des entretiens axés sur les affrontements au Nagorny Karabakh entre l’armée de Bakou et les indépendantistes arméniens, a indiqué le ministère turc des Affaires étrangères.
Mevlut Cavusoglu va effectuer « une visite de travail » durant laquelle il rencontrera le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et « échangera sur la situation dans la région sous occupation arménienne du Haut-Karabakh » avec son homologue.
La Turquie, qui a pris fait et cause pour l’Azerbaïdjan depuis le début des affrontements, ne cesse de critiquer les appels à un cessez-le-feu qui reviendrait à geler de nouveau le conflit au Karabakh et défend le droit de Bakou de « libérer » cette enclave.
La visite de M. Cavusoglu intervient au lendemain de l’appel de la France, de la Russie et des Etats-Unis, pays coprésidents du Groupe dit de Minsk, à un « cessez-le-feu immédiat et sans condition » au Karabakh.
Les trois pays ont exhorté Bakou et Erevan à « s’engager dès à présent à reprendre le processus de règlement » alors que des combats se sont poursuivis sans relâche lundi et des bombardements en zones urbaines font craindre de nouvelles victimes civiles.
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, en visite lundi à Ankara, a de son côté appelé la Turquie à « user de son influence pour calmer les tensions ».
La Turquie a indirectemet rejeté cet appel. M. Cavusoglu, dont le pays prône la fin de « l’occupation » du Haut-Karabakh par les indépendantistes appuyés par l’Arménie, a ainsi estimé après ses entretiens avec M. Stoltenberg que l’Otan devait elle aussi « appeler l’Arménie à se retirer« de l’enclave et au respect de »l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan ».
Lors d’un discours avant de s’entretenir lundi soir avec M. Stoltenberg, le président turc Recep Tayyip Erdogan a envoyé le même message en défendant le droit de l’Azerbaïdjan à « sauver le Karabakh de l’occupation ». « Nous, la Turquie, sommes toujours à côté de l’Azerbaïdjan », a-t-il affirmé.
« Aussi longtemps que le question du Karabakh n’aura pas été résolue, il ne
sera pas possible de mettre fin au conflit et à l’instabilité dans la région »,
a-t-il ajouté.