Sous la pression de la rue, le Premier ministre du Kirghizistan démissionne

Le Premier ministre kirghiz Koubatbek Boronov, soutien du président en place, a démissionné, mardi, cédant aux manifestants protestant contre les résultats des élections législatives. Il a été remplacé par un homme politique libéré de prison la veille.

C’est une victoire pour les manifestants mobilisés depuis dimanche 4 octobre contre les résultats des élections législatives. La Commission électorale centrale du Kirghizstan a annulé les résultats controversés de ce scrutin, après une nuit de violences post-électorales qui ont fait un mort et amené à la libération par la rue du grand rival du chef de l’État.

Le Premier ministre kirghiz Koubatbek Boronov a démissionné, remplacé par Sadyr Japarov. « La décision a été prise lors d’une réunion extraordinaire » du Parlement, a annoncé le service de presse de l’assemblée, ajoutant que la réunion avait eu lieu dans un hôtel à cause de la prise du siège de l’assemblée par les manifestants.

Plus tôt, mardi 6 octobre, des manifestants avaient envahi le siège du pouvoir à Bichkek, la capitale, contestant les résultats de ce scrutin, et ont libéré de prison l’ancien président Almazbek Atambaïev. Les protestataires, qui réclamaient la démission du président Sooronbay Jeenbekov et la tenue de nouvelles élections législatives, n’ont rencontré aucune résistance.

Des accusations de fraudes, notamment d’achats de voix, ont terni les élections organisées dimanche 4 octobre. Le chef de la mission de l’OSCE venue observer les élections, Thomas Boserup, avait jugé que les élections s’étaient « bien déroulées dans l’ensemble », mais que « des allégations crédibles d’achats de voix suscitent une inquiétude sérieuse ».