Hier, le 7 octobre, Donald Trump a exprimé son souhait de voir rentrer tous les militaires américains d’Afghanistan d’ici Noël, soit plus rapidement que ce que prévoit l’accord entre les États-Unis et les Taliban.
À l’approche de la présidentielle américaine, Donald Trump a affirmé mercredi 7 octobre vouloir retirer tous les militaires américains d’Afghanistan d’ici Noël. « Nous devrions faire rentrer à la maison d’ici Noël le petit nombre de nos courageux hommes et femmes qui servent encore en Afghanistan ! », a tweeté le président américain, qui briguera le 3 novembre un second mandat face au démocrate Joe Biden.
Le milliardaire républicain promet depuis des années de « mettre fin aux guerres sans fin » et n’a jamais caché qu’il espérait accélérer le retrait à l’approche de la présidentielle.
L’administration Trump s’est engagée à retirer toutes les troupes américaines d’Afghanistan mi-2021 au plus tard dans un accord historique signé le 29 février avec les Taliban pour mettre fin à la plus longue guerre des États-Unis.
En échange, les insurgés se sont engagés à ne pas laisser des terroristes opérer depuis les territoires qu’ils contrôlent, et à entamer des négociations de paix directes inédites avec le gouvernement de Kaboul. Ces dernières ont débuté en septembre, avec plusieurs mois de retard, et n’ont pas encore permis d’aboutir à une entente pour diminuer la violence voire conclure un cessez-le-feu.
Malgré ces maigres avancées, l’armée américaine a entamé son retrait au rythme prévu par l’accord, voire plus rapidement. En septembre, il y avait 8 600 militaires américains en Afghanistan, mais le Pentagone avait fait savoir qu’une nouvelle phase du retrait était imminente.
Le message de Donald Trump, à mi-chemin entre l’annonce présidentielle et la promesse de campagne, intervient alors que les pourparlers de paix de Doha piétinent. Ces négociations au Qatar ont pour objectif de mettre fin à 19 années de guerre en Afghanistan mais ont été ralenties par des désaccords sur le code de conduite à adopter dans les discussions.
Le président afghan, Ashraf Ghani, a appelé mardi les Taliban à « avoir le courage de déclarer un cessez-le-feu national » lors d’une visite à Doha.
En attendant, les violences font toujours rage dans le pays. Une attaque-suicide visant le gouverneur d’une province a tué huit personnes lundi. L’émissaire américain pour l’Afghanistan, Zalmay Khalilzad, a estimé mercredi que la violence était « trop importante », tout en assurant que les insurgés étaient « assez sérieux au sujet des négociations ».
« Beaucoup pensaient qu’ils ne négocieraient pas avec le gouvernement afghan, qu’ils ne voulaient qu’un accord sur le retrait des forces américaines. Mais ils sont maintenant à la même table », a-t-il plaidé lors d’une intervention par vidéo à une conférence du Pearson Institute de l’université de Chicago.