Le CIO refuse de sanctionner l’Iran pour l’exécution de l’athlète Navid Afkari

L’organisation Global Athlete, qui défend les droits des athlètes, a publié mercredi un acte d’accusation cinglant contre le Comité international olympique (CIO), pour son refus de sanctionner le régime iranien en réponse à l’exécution du champion de lutte, Navid Afkari.

« Le fait que le CIO ne se positionne pas pour défendre les droits humains des athlètes – sa passivité pendant qu’ils sont emprisonnés, torturés et exécutés – est une abdication flagrante de son devoir », a déclaré le double champion olympique Noah Hoffman, membre de Global Athlete.

« Navid a été visé parce qu’il était un athlète en vue et qu’il avait protesté contre le régime. Tout semblant de procédure régulière ou d’Etat de droit n’était rien de plus qu’une imposture. Le CIO a balayé tout cela d’un revers de main, affirmant que Navid n’était pas son problème », a poursuivi Noah Hoffman

« En agissant ainsi, il a envoyé un message à tous les athlètes, signifiant que ceux-ci n’ont pas le soutien du CIO, et que le Comité olympique ne se soucie pas de ce qui leur arrive tant que les Jeux se poursuivent et que la farce de l’unité mondiale est préservée », a conclu le champion olympique.

La réaction de Global Athlete fait suite à une campagne infructueuse menée le mois dernier par des sportifs et des ONG, afin de pousser le CIO à empêcher l’Iran et d’autres pays accusés de violations des droits de l’homme, de prendre part aux prochains Jeux olympiques.

Tout en soulignant avoir écrit une lettre au chef suprême et au président iraniens pour réclamer la grâce de l’athlète, le président du CIO, Thomas Bach, a refusé d’imposer des sanctions à la République islamique.

L’Iran a annoncé avoir exécuté le sportif le mois dernier, condamné à la peine de mort après avoir été reconnu coupable du meurtre d’un garde de sécurité lors d’une manifestation contre le régime. Selon l’accusé et plusieurs autres sources, Navid Afkari aurait été contraint de signer des aveux sous la torture.