Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré jeudi que le dialogue avec la Russie devait se poursuivre, même s’il reste difficile, mais a assuré ses partenaires est-européens qu’aucune « faveur » ne serait faite à Moscou.
La difficulté de réussir ce dialogue ne doit en rien entamer notre volonté de le poursuivre », avec un « double mot d’ordre, dialogue et fermeté », a-t-il déclaré lors du Forum international Globsec 2020 à Bratislava. « Dialoguer avec la Russie, ce n’est pas lui faire une faveur », a ajouté Jean-Yves Le Drian, en plaidant, « à chaque fois qu’il le faut », pour « le rapport de forces » dans la relation avec Moscou.
« Le dialogue n’est pas une excuse à la temporisation », a ajouté le chef de la diplomatie française alors que Moscou fait la source oreille aux demandes de clarification des Européens sur l’empoisonnement de l’opposant russe Alexeï Navalny. « La Russie se doit d’apporter les réponses aux questions que nous lui posons » dans l’affaire Navalny, a insisté Jean-Yves Le Drian.
Le président français Emmanuel Macron, jugeant que la Russie regarde trop vers la Chine et qu’elle est un acteur clé sur les questions de sécurité européenne, a amorcé en 2019 un rapprochement avec Moscou. Ce rapprochement, qui a pris de court ses partenaires, notamment est-européens qui continuent de voir la Russie comme une menace immédiate et directe, est contrarié par l’empoisonnement d’Alexeï Navalny.
L’Allemagne et la France ont dénoncé mercredi une « implication et une responsabilité » de la Russie dans l’empoisonnement et agité le spectre de nouvelles sanctions contre Moscou, qui dénonce de son côté des accusations « inacceptables ».