Un procureur turc a requis jeudi une peine de prison à vie « aggravée » contre l’homme d’affaires et philanthrope Osman Kavala, détenu depuis près de trois ans.
Un nouvel acte d’accusation le mettant en cause pour « tentative de renversement du gouvernement » pour son implication présumée dans le putsch manqué de 2016, et « d’espionnage politique » a été rendu public par le bureau du procureur d’Istanbul.
Le chercheur américain Henri Barkey est aussi visé par les mêmes charges. M. Kavala est décrit comme « son collaborateur local » dans l’acte d’accusation. M. Barkey, qui avait effectué des nombreuses visites en Turquie, est actuellement professeur à l’université américaine de Lehigh en Pennsylvanie (est).
Trois peines de prison à vie aggravée, comportant des conditions de détention plus strictes, sont requises contre M. Kavala et M. Barkey pour leur implication présumée dans la tentative de putsch de 2016, et 20 ans d’emprisonnement pour « espionnage ». Figure majeure de la société civile turque, Osman Kavala est pris pour cible par le président Recep Tayyip Erdogan, qui l’accuse de chercher à déstabiliser la Turquie.
L’homme d’affaires était initialement poursuivi pour avoir soutenu des manifestations antigouvernementales en 2013, connues sous le nom de mouvement de Gezi, visant M. Erdogan, alors Premier ministre. Il avait été acquitté en février de ces charges. Mais avant de pouvoir être libéré, il avait immédiatement été placé en garde à vue dans le cadre d’une autre enquête liée à la tentative de coup d’Etat ayant visé M. Erdogan en 2016. Son avocat, Ilkan Koyuncu, avait assuré en juillet qu' »aucune preuve » n’existait contre son client, connu pour son soutien aux projets culturels portant notamment sur les droits des minorités, la question kurde et la réconciliation arméno-turque.