Les citoyens qui ont participé à la Convention citoyenne pour le climat ont décidé de prendre la plume, lundi 12 octobre, face à la cacophonie gouvernementale ressentie devant les questions climatiques.
« Nous avons le sentiment de manquer d’un soutien clair et défini de la part de l’exécutif, dont les prises de position nous apparaissent parfois contradictoires », écrivent-ils.
« Dans une période où des communications ouvertement hostiles à nos propositions sont formulées par certains acteurs professionnels, des déclarations ministérielles discordantes sur les sujets de l’aérien, de la publicité, du déploiement de la 5G, de la baisse de la TVA relative au transport ferroviaire, ou d’autres, viennent renforcer le trouble et obscurcir la parole présidentielle », ajoutent-ils. Dans ce contexte, « nous vous demandons donc de réaffirmer votre engagement formel et public en faveur de l’examen sans filtre de nos propositions ».
C’est chose faite. Le président de la République, dans un courrier daté de lundi, a rappelé ses ambitions. « Près d’un an après le lancement de votre convention, la crise sanitaire que traverse notre pays n’a en rien affaibli ma volonté d’agir ni celle du gouvernement, car la crise climatique n’a pas disparu », indique le chef de l’État dans ce courrier. Il s’était engagé fin juin à reprendre 146 de leurs 149 propositions visant à réduire d’au moins 40 % les émissions de gaz à effet de serre de la France.
Des « ajustements » nécessaires
Il affirme qu’« au total ce sont près d’une trentaine d’entre elles qui sont déjà, soit totalement, soit partiellement mises en œuvre ». Il cite notamment « la proposition d’interdiction des terrasses chauffées », l’accélération de « la sortie du fioul », les mesures contre l’artificialisation des sols ou « l’effort sans précédent pour la rénovation énergétique des logements et des bâtiments publics ». Pour disposer d’« une vision précise de la mise en œuvre » des propositions, le gouvernement publiera un véritable tableau de bord de leur avancée dans les tout prochains jours, précise-t-il.
Emmanuel Macron indique avoir demandé qu’un projet de loi, issu des travaux de la Convention, soit prêt pour être examiné en décembre, « à une date proche du cinquième anniversaire de l’accord de Paris » sur le climat. Ce texte permettra de « traduire bon nombre de (leurs) propositions dans la loi de la République ». Mais, avertit-il, « certaines de vos mesures méritent des ajustements, nécessitent une temporalité différente de celle que vous proposez. Parfois, pour le même objectif, des solutions différentes peuvent émerger. Cela ne remet en rien en cause votre ambition, ni la mienne ».
Il cite notamment celles concernant le transport aérien, la voiture, la publicité ou l’empreinte écologique du numérique, des propositions qui « font débat dans notre société et suscitent parfois des oppositions fortes ». Ce débat est « sain » et « ne doit pas vous effrayer, et encore moins nous conduire à renoncer », ajoute-t-il.