Une dentiste licenciée pour des tatouages nazis à Lyon

Un insigne de la troisième division SS sur la nuque, une bouteille de Zyklon B sur le bras… Les tatouages d’une dentiste de la région lyonnaise interrogent.

Tant et si bien que la jeune femme a été licenciée du cabinet dans lequel elle recevait ses patients et que le parquet a décidé d’ouvrir une enquête sur cette affaire. Ces tatouages ont été repérés par des militants antifascistes lyonnais, depuis le compte Instagram de la dentiste de Sathonay-Camp. Des photos ont été publiées par ce « groupe antifa Lyon » et signalées par le site d’information LyonMag.

On peut y voir plusieurs tatouages donc : celui sur la nuque reproduit la « Totenkopf » (tête de mort en allemand), insigne de la 3ème division SS qui a sévi notamment dans les camps de concentration du régime nazi ; et l’autre sur le bras reproduit une bouteille de Zyklon B, le poison mortel utilisé dans les chambres à gaz. Les militants d’extrême gauche ont également placardé sur les murs du centre dentaire les photos en question. « Une dentiste nazie est absolument contraire à l’idée même de la médecine », juge le groupe antifa sur son site Internet.

L’intéressée, identifiée nommément par les antifas, a depuis supprimé son compte Instagram, et le cabinet, l’un des trois du groupe Labelia dans la région lyonnaise, a porté plainte mercredi « pour identifier les auteurs de cette campagne de dénigrement ». Le groupe déplore « la campagne médiatique menée depuis hier qui, indépendamment de son objet et du but poursuivi, provoque des dégâts collatéraux potentiels inacceptables sur l’image de Labelia ». La dentiste avait déjà porté plainte mardi et une enquête a été ouverte « du chef d’atteinte à la vie privée en vue de troubler la tranquillité d’autrui », selon le parquet de Lyon qui a parallèlement ouvert une enquête pour « provocation à la haine raciale », visant cette fois les tatouages portés par la jeune femme.

La direction de Labelia assure qu’elle n’était au courant « ni de ces tatouages ni de leur signification » avant leur révélation. Elle a convoqué la dentiste, salariée depuis plus d’un an, appréciée de ses patients et de ses collègues, « pour comprendre précisément le contexte dans lequel ses tatouages ont été réalisés et la signification qu’elle leur attribue ». Au vu des explications fournies, le groupe a décidé de s’en séparer « avec effet immédiat », indique un communiqué transmis à l’AFP.

Le conseil de l’ordre des chirurgiens-dentistes du Rhône, de son côté, a convoqué la praticienne jeudi. L’instance n’a pas à connaître des opinions politiques de ses membres, « à moins que cela nuise à l’éthique ou à l’honneur de la profession », explique son président, Alain Chantreau. « Ce qui est préjudiciable, c’est de s’afficher avec des tatouages comme ça sur un réseau social ouvert à tout le monde, en se montrant dans sa salle de soins et en tenue professionnelle », considère le responsable. « On a un rappel à l’ordre à lui faire et, en fonction de ses réponses, on décidera d’éventuelles poursuites disciplinaires », précise Alain Chantreau.

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