Paralyser son pays natal : le mot d’ordre d’une opposante révoltée

Paralyser le pays. C’est désormais le mot d’ordre de Svetlana Tikhanovskaïa, 38 ans, la figure de proue de l’opposition biélorusse.

L’ex-candidate à l’élection présidentielle, contrainte de s’exiler en Lituanie, pose un ultimatum à Alexandre Loukachenko. Celui-ci a désormais jusqu’au 25 octobre pour libérer les prisonniers politiques et quitter son poste. Faute de quoi, elle appellera l’ensemble de la population à manifester pacifiquement et à entamer une grève nationale. « Toutes les routes seront bloquées et les ventes dans les magasins d’État s’effondreront », prévient-elle.

Plus de deux mois après le scrutin présidentiel frauduleux destiné à aménager un sixième mandat au dictateur biélorusse, l’épreuve de force s’accentue entre la rue et le pouvoir. Les manifestations ne faiblissent pas et la répression s’intensifie. Un rassemblement de retraités a même été dispersé à coups de matraque et de gaz lacrymogène. Quant au ministre de l’Intérieur, il promet désormais de recourir aux tirs à balles réelles « si nécessaire ».