Les syndicats de police, reçus à l’Elysée par Emmanuel Macron après une série d’agressions, se sont félicités jeudi d’avoir obtenu des « engagements » sur une loi prévoyant un durcissement de la répression pour les « agresseurs de policiers ».
Il y a eu une « annonce assez forte du garde des Sceaux sur les aménagements de peine », a assuré Christophe Rouget, du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI), à l’issue de la réunion, qui a duré un peu plus de deux heures, en présence également d’Eric Dupond-Moretti et de Gérald Darmanin, ministres de la Justice et de l’Intérieur.
« Pour nous, c’est un premier geste vers les policiers. On aura un regard très attentif dans les semaines et mois à venir », a-t-il ajouté.
Les députés LREM et Agir ont déposé jeudi une proposition de loi pour protéger davantage les forces de l’ordre. Piloté par Jean-Michel Fauvergue et Alice Thourot, le texte devrait être débattu par l’Assemblée mi-novembre.
Parmi les propositions, l’interdiction de « l’usage malveillant » de l’image des forces de sécurité ou une limitation du bénéfice des mesures de réduction de peine pour les personnes déclarées coupables d’agression envers les forces de l’ordre.
« Jamais nous n’accepterons la violence et l’irrespect envers nos policiers », a écrit sur Twitter Emmanuel Macron, à l’issue de la réunion.
« Je l’ai dit ce matin à leurs représentants: nous allons amplifier les moyens, mieux les protéger. Comme tous les Français, nous comptons sur eux », a ajouté le président de la République.
« On va voir si tout ce qui nous a été dit sera bien écrit » dans la loi, a de son côté déclaré Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d’Alliance.
« Si c’est le cas, on peut se satisfaire d’un renforcement de la protection des policiers avec la fin des réductions automatiques de peine », a-t-il ajouté.
« C’est une bonne chose », s’est aussi félicité Grégory Joron, secrétaire général délégué pour Unité-SGP-FO. « Les aménagements de peines et les peines alternatives, ça nous pose problème », a-t-il dit.
« Le symbole était fort de pouvoir nous exprimer ici après les jours difficiles », a ajouté M. Joron, en référence à la série de violences ayant visé des policiers, à Herblay, Champigny-sur-Marne ou Savigny-sur-Orge. « On a pu avoir un discours libre, des mots forts », a-t-il dit.
Le chef de l’Etat s’est engagé à les revoir dans « un an », ont assuré les syndicats.