Le dirigeant de Chypre-Nord Mustafa Akinci part favori dimanche pour remporter un nouveau mandat à la tête de cette République autoproclamée face au protégé d’Ankara Ersin Tatar, un second tour dans l’ombre des tensions en Méditerranée orientale.
« Président » sortant de la République turque de Chypre-Nord (RTCN), reconnue uniquement par la Turquie, M. Akinci est arrivé en deuxième position au premier tour avec près de 30 % des voix, derrière M. Tatar (plus de 32%). Mais il devrait, sauf surprise l’emporter face au « Premier ministre » sortant grâce au soutien de Tufan Erhurman, arrivé troisième dimanche dernier.
Les 738 bureaux de vote ont ouvert à 08H00 (05H00 GMT) et fermeront à 18H000 (15H00 GMT). Quelque 199.000 personnes sont appelées à voter sur plus de 300.000 habitants en RTCN.
L’élection survient dans un contexte de vives tensions autour de l’exploitation d’hydrocarbures en Méditerranée orientale entre Ankara et Athènes, principale alliée de la République de Chypre –seule reconnue par la communauté internationale et membre de l’Union européenne depuis 2004– qui exerce son autorité sur les deux tiers sud de l’île divisée.
Après des forages réalisés au large de Chypre-Nord, le renvoi cette semaine d’un navire d’exploration turc dans des eaux revendiquées par la Grèce a réveillé la discorde et entraîné une condamnation vendredi par les dirigeants de l’UE des « provocations » de la Turquie, menacée de sanctions.
Ayant longtemps oeuvré au rapprochement avec les Chypriotes-grecs, M. Akinci entretient des rapports houleux avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Ce social-démocrate de 72 ans, qui défend la réunification de Chypre sous la forme d’un Etat fédéral, n’a jamais caché son intention de desserrer les liens avec Ankara. M. Tatar, nationaliste de 60 ans, défend lui une solution à deux Etats.