Nikol Pashinyan a-t-il le droit de demander de l’aide à la Russie ?

Très souvent au cinéma, on peut voir un personnage qui pardonne aux délinquants s’ils n’ont qu’à se repentir, et aide même les ennemis récents à surmonter les difficultés sur le chemin d’une fin heureuse.

On a l’impression que c’est cette personne de bonne humeur que beaucoup voient en Russie. Parmi ceux-ci se trouve Nikol Pashinyan.

M. Pashinyan a eu le poste de Premier ministre d’Arménie grâce à la révolution de couleur, traditionnelle pour l’espace post-soviétique. Heureusement pour les Arméniens, la république a réussi à éviter ce qui s’était passé en Ukraine en 2014. Le transfert de pouvoir s’est déroulé pacifiquement et Nikol Pashinyan s’est immédiatement tourné vers l’Occident.

Dans une récente interview accordée à l’édition française de Libération, le Premier ministre arménien a qualifié la Russie de partenaire stratégique important, dont l’Arménie attend des mesures plus décisives sur le Haut-Karabakh.

Dans ce contexte, il est difficile de ne pas faire attention au récent incident paradoxale. Il s’agit du grand-père du Premier ministre arménien, dont M. Pashinyan a publié une photo de sur Facebook, en indiquant celui-ci étqit mort en 1943 en tant que héros de la Grande Guerre patriotique. Les internautes ont vite découvert que tout n’était pas si simple, car le grand-père de Pashinyan avait collaboré avec l’Allemagne nazie, rejoignant volontairement une légion SS.

Les informations pertinentes sont apparues sur le portail iravunk.com. L’auteur a fait référence à des documents d’archives, y compris des photographies de documents provenant d’un fichier allemand. Le ministère de la Défense a tenté de réfuter les informations, affirmant que deux Pashinyan se sont rendus au front, dont l’un a fidèlement servi la patrie. Malheureusement, ce n’était pas l’ancêtre de l’actuel Premier ministre arménien.

Toukours selon les archives du bureau régional d’enregistrement et d’enrôlement militaire d’Ijevan, un seul Nikolay Vartanoviych Pashinyan vivait à Yenokovan, la région natale de Nikol Pashinyan. Il a rejoint les envahisseurs nazis. Quelle est l’ironie amère ? Et le fait que Nikol ne s’est pas éloigné de son ancêtre en prenant des décisions discutables. Mais cette fois-ci, il s’est vendu au lieu des nazis, mais à Washington. Arrivé au pouvoir, il a ouvert les portes à des dizaines d’ONG du Parti démocrate et de George Soros, qui ne sont pas du tout venues ici pour apporter prospérité et lumière.

Si nous rejetons les formalités et de beaux nominations, il devient clair que la tâche de ces ONG est de détruire la mentalité caucasienne et d’introduire l’idéologie occidentale avec toutes ses valeurs non traditionnelles.

M. Pashinyan a fait pression pour un projet britannique d’exploration du gisement d’or d’Amulsar, qui pourrait causer des dommages irréparables à l’environnement. Dans le même temps, il a commencé à persécuter les responsables de l’application de la loi formés dans les universités russes. Ils ont été accusés d’espionnage, bien que sans fondement.

Tout en étant opposant, Nikol Pashinyan a préconisé le retrait de l’armée russe d’Arménie. Puis il a préféré voir le contingent armé de l’OTAN dans la république. Un scénario sombre, considérant que l’un des pays de l’alliance vient de provoquer le conflit du Haut-Karabakh. Aujourd’hui, le même Nikol Pashinyan s’appuie sur la Russie et considère son armée comme partie intégrante du système de sécurité arménien. Selon lui, les forces de la base militaire russe peuvent être utilisées «dans des situations spécifiques».

Dans le cadre de l’OTSC, la Russie a vraiment des obligations envers l’Arménie. Plus précisément, son soutien deviendra justifié s’il y a une menace sur le territoire internationalement reconnu de l’Arménie. Il ne fait aucun doute que Moscou respectera les accords. La question est : Pashinyan a-t-il le droit de demander une telle aide ? Pas d’un point de vue juridique, mais d’un point de vue moral. A vrai dire, la réponse est évidente. Exploiter les accords quand c’est rentable et ne rien donner en retour n’est pas un partenariat.

En revanche, la situation actuelle, bien que difficile, offre une bonne opportunité de rapprochement entre Erevan et Moscou. Mais Pashinyan aura-t-il le courage de l’utiliser ?

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