La hausse colossale de la taxe foncière sur les dix dernières années

Pour les heureux propriétaires, l’échéance approche : la taxe foncière sera prélevée le 26 octobre… et elle devrait être plus salée que l’année passée. Comme tous les ans depuis dix ans.

En effet, l’observatoire de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) a dévoilé au Parisien les chiffres de l’impôt local des propriétaires et surprise, il a augmenté de 31,4 % en France, entre 2009 et 2019.

Au total, 17,5 millions de ménages français sont propriétaires de leur résidence principale et 58 % des ménages sont propriétaires d’au moins un bien immobilier, selon l’Insee. Et si ces cinq dernières années, la hausse de la taxe foncière s’est adoucie, elle a quand même bondi de 12,1 %. « Cela reste colossal. C’est trois fois plus que l’inflation sur la même période et six fois plus que la hausse des loyers ! » s’inquiète Pierre Hautus, directeur de l’UNPI, auprès du Parisien.

En 2020, les propriétaires français ne paieront « que » 1,2 % de plus que l’année passée, à cause de la revalorisation mécanique des bases sur lesquelles s’appliquent les taux. Une accalmie due aux élections municipales, selon Christophe Demerson, président de l’UNPI. « Pendant la campagne, les promesses fiscales n’engagent que ceux qui y croient ! Mais comme d’habitude, cela ne va pas durer… », déplore-t-il. En effet, aucune des 36 500 communes de France n’a relevé le taux communal de la taxe foncière en 2020. Seuls Tours (Indre-et-Loire) et Orléans (Loiret) ont voté une nouvelle taxe spéciale d’équipement.

Autre inquiétude pour l’UNPI : l’éclosion de multiples petites taxes qui s’additionnent à la taxe foncière : la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), la taxe spéciale d’équipement (TSE) mais aussi, depuis 2015, la taxe additionnelle spéciale annuelle (Tasa) prélevée dans toutes les villes d’Île-de-France, liste Le Parisien. « Toutes ces petites taxes sont des valeurs refuges pour les collectivités locales, à l’heure où la taxe d’habitation a commencé à être supprimée », explique Pierre Hautus au quotidien francilien. « Nous constatons que ces taxes augmentent année après année et que le nombre de propriétaires concernés s’accroît aussi. »

À cela s’ajoute la surtaxe d’habitation pour les résidences secondaires que les propriétaires continuent de payer. « Et chaque année, de nouvelles villes se décident à la mettre en place pour retrouver des marges de manœuvre », s’insurge Christophe Demerson. En effet, selon la Direction générale des collectivités locales, 218 communes ont franchi le pas en 2019, sur les 1 151 villes basées dans une zone éligible à cette surtaxe.