Enseignant assassinée, Jean Castex souhaite « renouveler » l’Observatoire de la laïcité

Après la décapitation du professeur Samuel Paty dans les Yvelines vendredi, l’exécutif est sur tous les fronts. Dernière cible dans son viseur, L’Observatoire de la laïcité.

 

Cet organisme public, créé en 2007 et composé de parlementaires, experts et hauts fonctionnaires, est rattaché au Premier ministre. Sa mission est d’assister « le gouvernement dans son action visant au respect du principe de laïcité en France ». Mais Jean Castex a fait connaître aujourd’hui son intention de « renouveler » l’institution.

« La conviction du Premier ministre est que L’Observatoire de la laïcité doit aujourd’hui évoluer parce que la menace contre la République a radicalement changé », indique-t-on à Matignon. L’instance doit être « davantage en phase avec la stratégie de lutte contre les séparatismes. A l’évidence, cette conception n’est pas partagée par tous et le gouvernement en tirera toutes les conclusions dans les prochains jours », ajoute-t-on.

Depuis plusieurs années, l’action du président de L’Observatoire, l’ex-ministre PS Jean-Louis Bianco, et de son rapporteur, Nicolas Cadène, est critiquée. Les deux hommes sont régulièrement accusés de « laxisme » envers l’intégrisme religieux et d’une interprétation trop souple de la loi de 1905 par leurs détracteurs, Manuel Valls en tête.

L’ancien Premier ministre a d’ailleurs de nouveau taclé l’organisme public lundi sur Twitter. « Empêché, je n’ai pas réussi à changer l’orientation de L’Observatoire de la laïcité et ses responsables, coupables de tant de renoncements. Je ne cesse d’alerter : les pouvoirs publics ne peuvent pas s’appuyer sur cette institution pour promouvoir la laïcité. Il est temps d’agir. »

Un constat pas forcément partagé par l’ensemble de la majorité. Plusieurs députés La République en marche ont apporté publiquement leur soutien aux dirigeants de l’Observatoire, à l’image de Sacha Houlié. « C’est un dispositif performant, qui propose des mesures travaillées et équilibrées, autour de l’école notamment, et contribue à l’élaboration de projets de loi. Sa mission permet justement de cibler les islamistes et pas les musulmans qui ont une pratique normale du culte, grâce à la bonne connaissance de ses deux responsables. Je comprends que la société soit profondément choquée par l’attentat de vendredi, mais cela ne doit pas nous amener à mettre au grenier tout notre édifice institutionnel », précise le député LREM de la Vienne.

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