Les pays donateurs ont promis mardi plus de 1,7 milliard de dollars pour accroître l’aide humanitaire au Sahel central et éviter que la région ne plonge « dans l’une des plus grandes crises humanitaires au monde », a indiqué l’Onu.
Le montant de ces sommes promises par 24 gouvernements et donateurs institutionnels et destiné aux population du Niger, du Mali et du Burkina Faso, a été annoncé à l’issue d’une réunion par visioconférence des donateurs organisée conjointement par l’Onu, le Danemark, l’Allemagne et l’Union européenne.
« Une fois débloqués, les fonds permettront d’aider quelque 10 millions de personnes pour le reste de l’année 2020 et jusqu’en 2021 en matière de nutrition et d’alimentation, de services de santé, d’eau et d’assainissement, de logement, d’éducation, et de protection et de soutien aux victimes de violences basées sur le genre », selon un communiqué commun aux organisations et pays qui ont mis cette conférence sur pied pour attirer l’attention sur la situation dans cette région.
« La région du Sahel central arrive à un point de rupture », a mis en garde le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres lors de son intervention.
« Nous devons renverser cette spirale destructrice en donnant un nouvel élan à la paix et à la réconciliation », a-t-il souligné. Un voeu pieux pour l’heure dans une région triplement touchée par les violences armées entre groupes djihadistes et forces gouvernementales appuyées par des forces internationales, le changement climatique qui bouleverse des écosystèmes et des modes de vie fragile par nature et aussi la pandémie de Covid-19.
« Plus de 1,5 million d’habitants de la région du Sahel central ont été contraints de quitter leur foyer à cause de la violence, soit un chiffre multiplié par vingt en deux ans. La violence basée sur le genre a grimpé en flèche, des millions d’enfants ne sont pas scolarisés et les services de santé et services sociaux de base font défaut. Le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë est trois fois plus important aujourd’hui qu’il y a un an », souligne le communiqué.