Le parlement espagnol n’a pas satisfait une motion de censure de l’extrême droite

La Chambre des députés espagnols a rejeté jeudi à une majorité écrasante, avec les voix de l’opposition conservatrice, une motion de censure présentée par le parti d’extrême droite Vox contre le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez.

L’initiative, destinée à faire tomber le gouvernement de gauche, n’a recueilli que 52 voix pour, celles des députés de Vox, alors que les 298 autres députés votaient tous contre, dont les 88 du Parti populaire (PP, droite), premier parti d’opposition.

«Nous voterons non, parce que nous disons non à la rupture que vous cherchez, non à la polarisation dont vous avez besoin», avait lancé Pablo Casado, le chef du PP, dans la matinée à l’adresse du leader de Vox, Santiago Abascal.

Pablo Casado avait ainsi mis fin au doute que le PP laissait planer sur son vote: une abstention pour ne pas froisser l’électorat de Vox, dont une bonne partie vient du PP, ou un vote contre, au côté du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et de son allié Podemos (gauche radiale), afin de prendre clairement ses distances avec l’extrême droite.

Le PP a donc tranché pour la distanciation, mais Pablo Casado, qui a eu des propos très durs pour Santiago Abascal, a bien pris soin de ménager – et même de flatter – l’électorat du parti d’extrême droite. Car Vox ne cesse de siphonner les voix du PP depuis plusieurs années, jusqu’à devenir la troisième force politique du pays lors des élections législatives de novembre 2019.

Les relations ambiguës du PP avec Vox sont illustrées par le fait qu’il est allié à ce parti au sein des coalitions qui gouvernent trois des régions autonomes du pays, dont la plus importante, celle de Madrid.